Aux lendemains de la Guerre de Sécession, le petit centre manufacturier de Warren, dans l’État du Rhode Island, attira plusieurs immigrants canadiens-français en quête de travail. Ces derniers s’organiseront rapidement en établissant un réseau paroissial, en fondant plusieurs sociétés mutuelles et en multipliant les commerces prêts à desservir une clientèle francophone de plus en plus nombreuse.
Les premiers stades de développement de la communauté (1888-1895) avaient déjà été observés par Jean Lamarre dans le cadre de son mémoire de maîtrise (1985). D’une part, le chercheur avait remarqué un phénomène graduel d’enracinement des paroissiens et, d’autre part, l’analyse de leur profil socio-économique indiquait qu’ils travaillaient majoritairement à la filature.
Par cette étude, nous avons voulu revisiter cette communauté au moment où sa présence dans le paysage industriel et urbain de Warren apparaît consolidée. Grâce aux listes nominatives du recensement fédéral de 1910 et aux publications gouvernementales parues à la même époque, nous évaluons l’ampleur des changements socio-économiques transformant la communauté en l’espace d’une quinzaine d’années. L’observation du processus d’intégration des Canadiens français à l’environnement industriel est complétée par une analyse de l’apport des femmes et des enfants au ménage ouvrier. Les conclusions principales de cette étude démontrent que malgré l’attrait indéniable que représente encore et toujours le secteur manufacturier auprès de nombreux travailleurs, les Canadiens français jouissent en 1910 d’une qualité de vie généralement supérieure à celle qui caractérisait leurs débuts au sein de la localité. Leur situation socio-économique s’apparentera d’ailleurs davantage à celle des anglophones de Warren, Yankees et Irlandais, que de celle des représentants de la « nouvelle vague d’immigration » (Polonais, Italiens et Portugais). / In the aftermath of the Civil War, the small manufacturing center of Warren, Rhode Island, attracted many French Canadians immigrants in search of work and economic betterment. They rapidly organized themselves by establishing a parish network, by founding several mutual aid societies and by multiplying shops that were ready to welcome more and more customers.
The early stages of development of the community (1888-1895) have already been observed by Jean Lamarre in his Master’s thesis (1895). On one hand, the researcher noticed a gradual process of settlement occurring among the parishioners and, on the other hand, the analysis of their socio-economic profile indicated that most of them worked in the cotton mills.
By this study, we wanted to revisit this community when its presence in Warren’s industrial and urban area seemed consolidated. Through a systematic use of the unpublished nominative lists from the 1910 Federal Census of the United States as well as published government documents, this thesis assesses the extent of socio-economic changes that have transformed the community over the course of fifteen years. The observation of the integration process of French Canadian into the industrial environment is supplemented by an analysis of women and children’s contribution into the household economy. The main conclusions of this study show that despite the fact that a significant proportion of workers are still employed in the manufacturing sector, the French Canadian population of Warren mainly enjoys a better quality of life in 1910 than in the earlier era. Their socio-economic situation places them closer to their Yankees and Irish neighbours than to their “new immigration” counterparts (Poles, Italians, Portuguese).
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/6920 |
Date | 08 1900 |
Creators | Bélisle, Marie |
Contributors | Ramirez, Bruno |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0041 seconds