Cette thèse traite de deux nouveaux débats sur le central banking qui ont émergé après la crise financière de 2008: le débat sur les pertes financières aux bilans des banques centrales, et le débat sur le niveau élevé des taux bancaires par rapport aux taux de marché après la crise. Les deux premiers chapitres s’inscrivent dans le premier débat. Le lien entre la solidité financière des banques centrales et l’inflation est étudié empiriquement dans le premier chapitre, en se basant sur un large panel de 82 pays. Théoriquement, ce lien est potentiellement présent lorsque le gouvernement ne soutient pas financièrement la banque centrale et que celle-ci ne peut donc compter que sur elle-même pour améliorer sa situation financière. Les résultats du premier chapitre montrent qu’en pratique tel est effectivement le cas: les détériorations aux bilans des banques centrales s’accompagnent d’une inflation plus forte lorsque la banque centrale n’a pas de soutien fiscal. Les résultats ne montrent pas de lien dans un contexte général, comme la théorie le suggère. Dans le second chapitre, il est analysé et conceptualisé l’argument selon lequel une banque centrale peut mettre fin à un régime de change fixe ou quasi-fixe par peur de futures pertes financières. L’analyse est ensuite appliquée au cas du cours plancher mis en place par la Banque Centrale de Suisse (BNS) entre 2011 et 2015 vis-à-vis de l’euro. Cet argument a été avancé par beaucoup pour expliquer la fin de la politique de cours plancher en Suisse, sans qu’aucune recherche avant celle-ci n’évalue sa pertinence. Les estimations empiriques du Chapitre 2 permettent de montrer que cet argument avait une crédibilité: elles montrent que dans des scénarios crédibles, en cassant le peg avec l’euro 17 mois plus tard, la BNS aurait essuyé une perte considérable, dépassant un seuil perçu comme limite par beaucoup de banquiers centraux. Le dernier chapitre de cette thèse s’intéresse à l’écart entre les taux de dépôts et le taux de marché en zone euro (l’EURIBOR) qui est devenu significativement positif après la crise, conduisant certains à parler de « sur-rémunération » des dépôts. Ce chapitre soutient que la majorité de cet écart ne s’explique non pas par un comportement anormal des dépôts comme certains l’ont avancé, mais au contraire par une perte de pertinence de l’EURIBOR. Construisant une alternative à l’EURIBOR, ce chapitre conclut que le risque bancaire a eu une influence primordiale sur le niveau de rémunération des dépôts dans le monde d’après-crise. / This thesis deals with the new debates on central banking which arose after the 2008 global financial crisis. More particularly, two of such debates are addressed: the debates on the financial losses in central banks’ balance sheets, and the debates on the high level of bank rates compared to market interest rates following the financial crisis. The two first chapters are related to the first debate. The link between central bank financial strength and inflation is empirically examined in a large sample of 82 countries. Theoretically, this link is potentially present when the government does not fiscally support the central bank, so that the central bank can only rely on itself to improve its financial situation. The results show that in practice central bank balance sheet deteriorations indeed lead to higher inflation when fiscal support is absent. The results, based on a particularly meticulous and consistent sample selection, do not show the presence of a link between the two variables in a general context, as the theory suggests. In the second chapter, I analyze and conceptualize the argument according to which a central bank can end a peg exchange rate regime by fear of making significant losses in the future, and I apply this analysis to the Swiss franc peg between 2011 and 2015. This argument was brought forward by many commentators to explain the Swiss move, while no research before this one did study the relevance of this argument. The empirical estimates in Chapter 2 show that this argument indeed had some credibility: under some credible scenarios the Swiss central bank would have incurred significant losses by breaking its peg 17 months later, with losses exceeding a threshold judged as relevant by many central bankers. The last chapter of this thesis focuses on the spread between deposit rates and market interest rates in the Eurozone (more specifically, the EURIBOR), which became significantly positive after the financial crisis, leading some commentators to claim that deposits were over-remunerated. This chapter upholds that the major part of this spread is not due to an « abnormal » behavior of deposits but is rather due to the fact that the EURIBOR has become irrelevant after the global financial crisis. Building an alternative to the EURIBOR, the chapter concludes that banking risks have been having a major influence on the level of deposit remuneration.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01E051 |
Date | 19 December 2017 |
Creators | Pinter, Julien |
Contributors | Paris 1, Bordes, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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