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Structure et performance du réseau des sociétés de capital de risque canadiennes, américaines et européennes

L’analyse de réseau est un outil de plus en plus utilisé dans le domaine financier. En effet, bien que ce type d’analyse ait vu le jour dans le domaine de la sociologie moderne, il est aujourd’hui utilisé dans une multitude de secteurs. Son principal attrait réside dans sa capacité à modéliser les relations entre les différents acteurs d’un marché et à les analyser sous différents angles de façon à en faire ressortir les principales caractéristiques. Le domaine financier en est un tout indiqué pour pratiquer ce genre d’analyse en raison des nombreuses interactions y prenant place. En effet, la syndication, soit la pratique d’investir ou de prêter conjointement à une entreprise, est aujourd’hui un outil largement utilisé par les différents acteurs des marchés financiers en raison des avantages évidents qu’il procure, tels que 1) la possibilité de contre-vérifier son analyse d’un titre, 2) la possibilité de répartir le risque et de combiner l’expertise et le support apporté aux firmes financées et 3) l’opportunité de mettre en commun des ressources et des capacités. Bien que la syndication des prêts par les banques soit bien connue, ce type d’investissement est également utilisé dans d’autres marchés dont celui du capital de risque. Quelques études liées à l’analyse de réseau ont jusqu’ici été réalisées dans ce marché, dont celle de Hochberg et al. (2007).

Ces derniers utilisent l’analyse de réseau pour mesurer les connections entre les firmes de capital de risque américaines découlant de la syndication de leurs investissements. De façon encore plus intéressante, Hochberg et al. (2007) cherchent par la suite à comprendre en quoi le positionnement d’une firme de capital de risque au sein de son réseau influence la performance des fonds qu’elle crée et trouvent une relation positive et significative entre la centralité et la performance en contrôlant pour différents facteurs.

Bien qu’il soit tentant d’extrapoler ces résultats au marché du capital de risque dans son ensemble, des différences au niveau de la structure des réseaux de capital de risque dans d’autres régions géographiques pourraient mener à des résultats différents. En effet, Hege et al. (2009) soulèvent des différences importantes entre le processus d’investissement des capital-risqueurs européens et américains et concluent que l’approche d’investissement moins sophistiquée en Europe mène à une sous-performance des firmes de capital de risque de ce marché. Nitani et Riding (2013) avancent pour leur part que les résultats des études effectuées sur le marché du capital de risque américain ne peuvent être directement appliqués aux plus petits marchés comme le Canada, car la taille des fonds joue un rôle important dans le degré de syndication observé dans un marché. Plus précisément, les auteurs suggèrent que la proportion élevée de petites firmes de capital de risque et la rareté des grosses firmes de capital de risque sur le marché canadien provoquent des contraintes de capital qui mènent à une sursyndication des investissements. Bien que la syndication ait plusieurs bienfaits, Nitani et Riding (2013) concluent que la sursyndication mine la performance des petites firmes de capital de risque sur le marché canadien et résulte en une probabilité de sortie par IPO ou M&A plus faible pour les entreprises supportées par ces dernières. À la lumière de ces résultats, il semble que malgré la relation positive observée par Hochberg et al. (2007) entre centralité et performance sur le marché américain, un niveau d’interrelations trop important a l’effet contraire lorsque la proportion de petites et de grosses firmes de capital de risque n’est pas balancée dans un marché. Les auteurs n’ont toutefois pas utilisé l’analyse de réseaux pour arriver à ces résultats.

En ce sens, l’objectif principal de mon étude est d’utiliser l’analyse de réseau pour observer et comprendre la structure du réseau de syndication dans le domaine du capital de risque canadien de façon à la comparer à celle d'autres pays et d'identifier les particularités canadiennes. Je tenterai par la suite de rapprocher les études de Hochberg et al. (2007) et Nitani et Riding (2013) de façon à déterminer si une relation positive entre la centralité et la performance est également observée sur le marché canadien malgré l’impact négatif découlant des contraintes de capital identifiées sur ce marché.

Mon mémoire est divisé comme suit. La section 1 est consacrée à la présentation de mon objectif de recherche et des sous-objectifs qui en découlent. Ensuite, la section 2 présente la revue de littérature en lien avec mon étude et traite 1) des caractéristiques propres au marché du capital de risque, 2) des motifs justifiant la syndication des investissements dans ce marché et des différences observées entre le marché américain et les marchés européen et canadien, 3) de la mesure de la performance dans ce domaine et 4) de la méthodologie et des résultats obtenus par Hochberg et al. (2007). La section 3 correspond pour sa part au cadre théorique et englobe la conceptualisation du problème, les hypothèses de recherche et les aspects innovateurs/contributions de l’étude. La section 4 décrit en détail la méthodologie utilisée afin de tester les hypothèses de recherche et la relation entre la centralité et la performance. Finalement, la section 5 est consacrée à l’analyse des résultats obtenus, alors que la section 6 conclut.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6692
Date January 2015
CreatorsGravel, Marie
ContributorsChampagne, Claudia
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeMémoire
Rights© Marie Gravel, Attribution - Pas de Modification 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.5/ca/

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