Depuis les années 2000, la France a mis en place d'importantes politiques de réformes de l'Etat. Ayant pour ambition affichée de moderniser la gestion de l'Etat en le recentrant sur ses missions prioritaires comme améliorer le service rendu à l'usager et réduire les dépenses publiques, ces réformes ont des répercussions sur l'ensemble des acteurs, et notamment sur les cadres de proximité. Pris en tenaille entre leur hiérarchie qui fixe des objectifs de performance et leur équipe qui « fait » le travail, ces cadres traduisent au quotidien les objectifs en missions concrètes.Dans le but de mieux comprendre cette posture d'équilibriste et ses conséquences sur l'activité et la santé des cadres, cette thèse s'intéresse à l'activité des cadres de proximité de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), créée en 2008 et qui s'inscrit dans la ligne du New Public Management. Ces cadres A encadrants sont issus des deux anciennes filières distinguées avant la fusion, et dont les cultures respectives diffèrent au niveau de l'approche du pilotage par la performance et de la relation aux agents. Dans une administration en changement permanent, ils sont tiraillés par des injonctions contradictoires, qui remettent continuellement en question leur positionnement vis-à-vis de la hiérarchie versus équipe encadrée, des objectifs de performance versus conditions de vie au travail, des logiques managériales versus logiques de technicité du métier. Un détour par la littérature pluridisciplinaire (sciences de gestion, sociologie, psychologie), abondante notamment sur le rôle et le positionnement des cadres de proximité, pointe pourtant un creux sur le contenu-même de ce travail. En ergonomie, les quelques recherches sur le travail des cadres de proximité s'intéressent plutôt à l'analyse des situations de travail. Nous proposons pour notre part d'analyser cette activité sous le prisme des parcours professionnels au sens de Gaudart & Ledoux (2013), c'est-à-dire comme une succession d'emplois ou de fonctions d'une part, et d'autre part un parcours de travail entendu comme un accroissement du temps vécu (Molinié, Gaudart & Pueyo, 2012) pointant les rôles de l'expérience. Notre objectif est de comprendre à la fois comment les transformations du travail impactent l'activité des cadres de proximité et en quoi l'expérience peut être une ressource dans la réalisation de cette activité, notamment vis-à-vis de la régulation du couple distances/proximités par ces cadres.Notre stratégie de recherche combine cinq méthodes : l'analyse d'un dispositif existant dénommé « espace de dialogue » et de ses contenus ; des entretiens notamment de reconstitution des parcours professionnels et sur le dialogue de gestion ; des observations de l'activité de 14 cadres de proximité ; des auto-confrontations à partir des traces de l'activité ; et l'organisation d'ateliers réflexifs. / Since the 2000s, France set up important policies of State reforms. The aim of these reforms is to modernize the French State management by refocusing this one on its missions' priority as to improve the service provided to the user and to reduce the public spending. These reforms have repercussions on all the actors, in particular on the first-line managers. Between their hierarchy which sets goals of performance and their teams which “do” the work, these first-line managers translate day-to-day the objectives into concrete missions.In order to understand this balanced posture and its consequences on the activity and on the health of managers, this thesis is interested in the activity of the Head office of the Public finances' first-line managers. This administration was created in 2008 and joins in the line of New Public Management. This kind of managers is from the two former sectors which existed before the merger: the respective cultures differ in the approach of performance-based management and the relation to the agents. In an administration in permanent change, the first-line managers are pulled by contradictory orders. This kind of orders questions constantly the positioning towards the hierarchy and supervised team, towards objectives of performance and living conditions at work, towards logics of technical skill and managerial logics. Although the multidisciplinary literature – sciences of management, sociology, psychology – is extensive in particular on the role and the positioning of the first-line managers, the contents of their work are few approached. In ergonomics, some researches on the work of the first-line managers are rather interested in the analysis of working situations. For our part, we suggest analyzing this activity under the prism of the careers (Gaudart & Ledoux, 2013). These careers represent a succession of jobs or functions and a working course with an increase of real-life time (Molinié, Gaudart & Pueyo, 2012) which points at the experience's roles. Our two objectives are to understand how the work transformations impact on the first-line managers' activity and how the experience can be a resource to realize this activity, in particular to regulate the couple closeness / distances by these managers.Our strategy of research combines five methods: the analysis of an existing “space of dialogue” plan and its contents, interviews of the careers' reconstruction, observations of the 14 managers' activity, auto-confrontations from the tracks of the activity, and the organization of reflexive workshops.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015CNAM1022 |
Date | 01 December 2015 |
Creators | Piney, Cécile |
Contributors | Paris, CNAM, Gaudart, Corinne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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