L'éducation à la citoyenneté constitue un sujet discuté depuis bon nombre d'années. Au cours des années 1990 et 2000, dans le contexte d'une réforme pédagogique qui vise à adapter le système éducatif québécois aux nouvelles réalités sociales, ce concept a graduellement été intégré dans les programmes éducatifs, notamment en lien avec l'enseignement de l'histoire (MEQ, 2004; MELS, 2007). Plusieurs auteurs ont souligné le fait qu'un nombre imposant d'écrits théoriques traite du concept de « citoyenneté » alors que « l'éducation à la citoyenneté » demeure en soi fort peu développée, surtout en vue d'assurer cette cohérence avec l'enseignement de la discipline historique. La recherche dans le domaine de l'éducation à la citoyenneté n'a pas permis jusqu'à maintenant de comprendre adéquatement comment les enseignants, et plus particulièrement les futurs enseignants, se sentent compétents pour assumer le rôle qui leur est confié, c'est-à-dire réaliser l'éducation à la citoyenneté en classe d'histoire. À partir des perceptions recueillies auprès des étudiants finissants du baccalauréat en enseignement secondaire des sciences humaines, cette recherche a pour principal but de faire l'étude des facteurs qui influencent le sentiment de compétence des futurs enseignants du secondaire qui contribueront à la mise en oeuvre des nouveaux programmes d'Histoire et éducation à la citoyenneté. Selon la théorie de Bandura (1986, 2007) sur l'efficacité de soi, le sentiment de compétence que nous étudions représente le jugement d'un futur enseignant d'histoire et d'éducation à la citoyenneté sur ses propres compétences, à la lumière de ses perceptions sur divers facteurs constitutifs de celle-ci, dans le cadre l'acte d'enseigner dans son domaine particulier. Il permet aussi l'expression d'un certain niveau de performance. Par ailleurs, il s'appuie sur les perceptions des futurs enseignants, un concept qui se définit au sens philosophique comme une
« dimension active en tant qu'ouverture primordiale au monde vécu » (Merleau-Ponty, 1976). À la lumière des écrits de plusieurs auteurs, l'éducation à la citoyenneté, qui est au coeur des programmes visés dans le cadre cette étude, s'est révélée être un concept multidimensionnel et polysémique. Nous avons donc d'abord cherché à définir le sens qu'il prenait chez les futurs enseignants qui ont participé à cette étude. Ainsi, dans une perspective de recherche qualitative, nous avons procédé à des entretiens de recherche individuels semi-directifs qui ont permis d'explorer en profondeur le savoir, les sentiments ainsi que les perceptions des futurs enseignants en fonction de leur vécu. Pour ce faire, nous avons constitué un échantillon de convenance de huit sujets en visant particulièrement la population des futurs enseignants au secondaire qui sont spécialisés pour l'enseignement des programmes d'Histoire et éducation à la citoyenneté et qui provenaient de la cohorte 2004-2008 des étudiants finissants à la formation initiale à l'enseignement (programme de baccalauréat en enseignement secondaire des sciences humaines / univers social) de l'Université du Québec à Montréal. Ainsi, les résultats obtenus nous permettent de cerner huit facteurs essentiels du sentiment de compétence chez les futurs enseignants qui contribueront à mettre en oeuvre le nouveau programme Histoire et éducation à la citoyenneté à l'école secondaire. Nous décelons la contribution déterminante de trois des quatre principaux facteurs décelés par Bandura (1986, 2007) dans notre étude du sentiment de compétence des futurs enseignants qui mettront en oeuvre le nouveau programme Histoire et éducation à la citoyenneté à l'école secondaire. Ces facteurs sont les suivants: l'expérience antérieure, notamment au niveau de la formation, l'expérience de pratique ainsi que le feed-back des élèves et des autres enseignants. D'autres facteurs déterminants ont été décelés en lien avec l'objet d'études de ces futurs enseignants: leur perception du sens de l'éducation à la citoyenneté, leur perception du nouveau programme et de ses attentes relatives au rôle de l'enseignant, notamment par l'adhésion exprimée, ainsi leur perception de la compétence de leurs divers collègues enseignants. Par ailleurs, nos résultats nous permettent d'expliquer la contribution relative de deux autres facteurs au sentiment de compétence des futurs enseignants interviewés: la perception de certains modèles et les perceptions relatives au contexte professionnel. De cette manière, cette étude contribue de manière pertinente à une meilleure saisie de l'influence de la transformation du rôle des futurs enseignants à l'égard de l'enseignement d'une discipline (Histoire et éducation à la citoyenneté) sur leur sentiment de compétence. Elle permet de mieux comprendre l'importance de certains facteurs déjà connus au niveau du sentiment de compétence dans le contexte plus spécifique de l'enseignement. De plus, nous expliquons comment certains de ces facteurs influencent positivement ou négativement le sentiment de compétence. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Sentiment de compétence, Perception, Enseignement de l'histoire, Éducation à la citoyenneté, Futurs enseignants.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2216 |
Date | January 2009 |
Creators | Forget, Simon |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2216/ |
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