Dans le contenu des 4960 lettres qu’ils ont écrites et qui ont survécu aux destructions volontaires et involontaires, mon étude a porté uniquement sur les materialia et a écarté les spiritualia. Elle décrit d’abord la recherche des fonds nécessaires à la conquête puis au management d’une partie d’un diocèse, et, ensuite la collecte d’argent ou de biens fonciers pour créer puis développer un Ordre, la Visitation. Des contraintes politiques et sociales encadrent cette recherche de financement et l’optimisation des placements, en tenant compte de la conjoncture (guerres, pestes, famines), ce qui conduit à étudier la mise en œuvre des vertus financières (pauvreté, charité, travail). Leur objectif financier ne peut être atteint qu’en s’appuyant sur des réseaux mondains et ecclésiastiques, essentiellement au plus haut niveau de la société. La concurrence est rude aussi bien au sein de l’Eglise (autres prélats, Ordres, Saint-Siège) qu’avec les autorités séculières (princes, haute noblesse, municipalités). Leurs objectifs ne peuvent donc être atteints qu’en menant de nombreux procès, en contradiction avec ce qu’ils écrivent pas ailleurs. La complexité de leurs entreprises leur fait élaborer un management de leurs ressources, financières, immobilières, humaines qui préfigure celui des Organisations contemporaines. Leur souci du détail, aussi bien dans les taux de placement des rentes, dans la production de meubles ou de livres, dans le choix des biens fonciers, dans la sélection de leurs cadres intermédiaires, tout cela correspond au comportement d’un dirigeant d’entreprise contemporaine, sachant qu’à chaque fois il faut trouver de l’argent pour financer ces actions. En ce sens cette Eglise est aussi à l’origine du capitalisme moderne, mais, dans une autre dimension que le protestantisme présenté par Max Weber. Par contre, ces contraintes financières incessantes peuvent les conduire à oublier la finalité de leur action. / In the the survey of 4960 surviving letters (after voluntary or involuntary destructions), I only deal with materialia avoiding spiritualia. First, I find the fund raising necessary for the (re)conquest and the management of a part of a diocese, and then, the quest for money and real estate in order to launch and then develop a monastic order, Visitation.Political and social restrictions frame the fund raising and the optimization of the investments, taking in account the circumstances (wars, plagues, famines). Consequently we study their implementation of the financial virtues (poverty, charity, labour). Their financial aims can only be obtained with the help of non-ecclesiastical and ecclesiastical networks, mainly in the upper society. The competition is harsh inside the roman church (prelates, monastic orders, Rome) as well as in the world (princes, nobility, local councils); thus they engage in many lawsuits, in contradiction with their other own writings. The complexity of their enterprises prompts them to build a resources management (finance, real estate, human resources), foreshadowing the one of contemporary organizations.The follow-up of details, as well in the fields of investment rate, as for producing pieces of furniture or books, as for selecting buildings or managers, all this detailed behaviour fits with the one of a modern top-manager, who shall finance his many activities. Finally, the Roman Catholic Church could be considered as a root of modern capitalism, in an other dimension than the one developed by Max Weber for Protestantism.On the other hand, those ceaseless limitations could lead them to forget their ultimate goals.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LYO20106 |
Date | 28 November 2014 |
Creators | Bauer, Michel |
Contributors | Lyon 2, Martin, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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