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Murs, rues et quartiers en devenir : les transformations de l'imaginaire parisien du XXIe siècle

Dans son essai Le mal de Paris paru en 2014, Régine Robin diagnostique un
assèchement sémiotique des représentations de la capitale française, lesquelles seraient
figées dans un registre passéiste et nostalgique. Or le travail d’excavation des mises en scène
de Paris présentes dans un corpus du XXIe siècle encore peu défriché — notamment 75
(Anna-Louise Milne), 209, rue Saint Maur, Paris Xe (Ruth Zylberman), Éloge des bâtards
(Olivia Rosenthal), Crue (Philippe Forest) et Le Grand Paris (Aurélien Bellanger) — révèle
des transformations et des déplacements aptes à revivifier cet imaginaire parisien sclérosé.
Les textes profilent ainsi une autre ville. Ces œuvres, lesquelles recourent à des dispositifs
formels très divers, exercent un travail critique sur les représentations sociopolitiques et
culturelles de Paris, notamment sur la valorisation patrimoniale de la ville, sur les
célébrations de sa gentrification, sur ses fétichisations touristiques et sur ses récits
mémoriels officiels.
Cette thèse vise à décrire les mises en texte d’un (Grand) Paris en interaction avec un
imaginaire social conjoncturel, ce qui indique qu’elle s’inscrit dans le cadre heuristique de la
sociocritique. Mes travaux mobilisent plusieurs outils critiques et théoriques des études
littéraires, afin de décortiquer l’organisation interne des textes, et engagent un dialogue avec
un corpus étendu portant sur l’urbanisme, la sociologie, l’histoire, la géographie et la
philosophie. Cette thèse convoque notamment les concepts d’imaginaire social (Pierre
Popovic), de chronotope (Mikhaïl Bakhtine) et de chronotype (Claudia Bouliane, Pierre
Popovic) ainsi que les travaux critiques de Walter Benjamin. Elle s’articule en trois parties :
le premier chapitre est consacré au développement de la notion d’espace flou ; le second à la
descendante du flâneur moderne ; le troisième au récit d’enquête autour d’un immeuble
haussmannien. Enfin, cette thèse privilégie d’une part l’analyse des éléments d’urbanité liés
à l’habitat et à l’habitation par rapport à d’autres travaux plus centrés sur la mobilité, et
d’autre part l’examen de réflexions portant sur l’idée d’une mémoire urbaine menacée de
disparition. / In her essay Le mal de Paris published in 2014, Regine Robin diagnoses a semiotic
drying-up of the French capital representations, which would be frozen in a backwardlooking and nostalgic register. However, the excavation work of the Paris stagings present in
a corpus of the 21st century still little studied — in particular 75 (Anna-Louise Milne), 209,
rue Saint Maur, Paris Xe (Ruth Zylberman), Éloge des bâtards (Olivia Rosenthal), Crue
(Philippe Forest) and Le Grand Paris (Aurélien Bellanger) — reveals transformations and
displacements capable of reviving this sclerotic Parisian imaginary. The texts thus profile
another city. These works, which use a variety of formal mechanisms, work critically on the
socio-political and cultural representations of Paris, notably on the city’s heritage promotion,
on the celebrations of its gentrification, on its touristic fetishizations and on its official
memorial narratives.
This thesis aims to describe the text settings of a (Grand) Paris in interaction with a
conjunctural social imaginary, which indicates that it is part of the heuristic framework of
sociocriticism. My work mobilizes several critical and theoretical tools of literary studies, in
order to dissect the internal organization of texts, and engage a dialogue with an extensive
corpus on urban planning, sociology, history, geography and philosophy. This thesis
summons in particular the concepts of social imaginary (Pierre Popovic), chronotope
(Mikhaïl Bakhtine) and chronotype (Claudia Bouliane, Pierre Popovic) as well as the critical
work of Walter Benjamin. It is divided into three parts: the first chapter is devoted to the
development of the concept of fuzzy space; the second to the descendant of the modern
flâneur; the third to the investigation narrative around a Haussmann building. Finally, this
thesis focuses on the analysis of the elements of urbanity related to housing and dwelling as
opposed to other work more focused on mobility, and also on the examination of reflections
on the idea of an urban memory threatened with disappearance.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32114
Date12 1900
CreatorsAstier-Perret, Sandrine
ContributorsPopovic, Pierre
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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