La thèse examine les relations franco-suisses au début du XVIIIe siècle en s’interrogeant sur les pratiques et les canaux de négociation d’un côté, et celles du statut des acteurs de l’autre. Elle s’inscrit dans le cadre d’une histoire diplomatique renouvelée s’appuyant sur les acquis de l’histoire culturelle et sociale. Une première partie traite des relations entre les souverains : les autorités suisses et le roi de France. Face à l’asymétrie entre le roi et les cantons, leurs relations peuvent non seulement être décrites selon un modèle de relation entre souverains (inégaux), mais aussi selon un modèle patron-client. Une deuxième partie analyse les relations personnelles de l’ambassadeur français en Suisse. Il y est démontré comment les pratiques de communication entre l’ambassadeur et ses interlocuteurs suisses étaient façonnées par la culture politique différente des cantons qui n’acceptaient pas tous dans la même mesure les relations personnelles entre magistrats et diplomates étrangers. La troisième partie examine les canaux de communication et de négociation entre la Cour de France et les autorités suisses. Grâce à la présence de nombreux diplomates accrédités en Suisse et en s’appuyant sur leurs sujets séjournant aux cours étrangères en tant qu’officiers ou diplomates au service d’un prince étranger, les cantons pouvaient pratiquer une « diplomatie sans diplomates » qui ne coûtait presque rien. En dernier lieu, l’analyse des négociations du renouvellement d’alliance entre le roi de France et le canton de Berne soulève le problème des négociations avec une république aux temps modernes. / The thesis examines the Franco-Swiss relations in the early 18th century and probes into both the practices and channels of negotiation as well as the status of the actors. As a contribution to the flourishing ‘new diplomatic history’, it draws on the methods and innovations of cultural and social history. The first part discusses the relations between two unequal sovereigns: the Swiss authorities and the French king. Given the asymmetry between the king and the cantons, their relations can not only be described as relations between (unequal) sovereigns but also as patron-client ties. The second part examines the personal relations of the French ambassador in Switzerland and shows how the different political cultures of the cantons shaped the communicative practices between the ambassador and his Swiss interlocutors. In the third part, the channels of communication and negotiation between the French court and the Swiss authorities are analysed. Thanks to the presence of numerous foreign diplomats accredited in Switzerland and relying on the services of Swiss subjects staying at foreign courts as officers and diplomats serving a foreign prince, the Swiss republics were able to practice “diplomacy without diplomats”, thus economizing on the expenses associated with maintaining a formal diplomatic body. In the final part, the analysis of the negotiations for the renewal of the alliance between the French king and the Republic of Berne provides a case study of what it meant to negotiate with a polyarchy in the early modern period.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015EPHE4044 |
Date | 28 September 2015 |
Creators | Affolter, Andreas |
Contributors | Paris, EPHE, Université de Berne, Waquet, Jean-Claude, Windler, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | German, French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0017 seconds