Contexte. L’étiologie des comportements antisociaux est complexe et varierait au cours de la vie. Tandis que les études antérieures suggèrent que de nombreux facteurs de risque soient impliqués, plusieurs incertitudes demeurent quant aux gènes spécifiques liés à ces phénotypes et en regard de la nature indépendante ou jointe de leurs contributions avec l’environnement.
Objectif. L’objectif de cette thèse est d’étudier la contribution des gènes sérotoninergiques et de la violence parentale aux comportements antisociaux à trois périodes développementales : l’enfance, l’adolescence et le début de l’âge adulte.
Méthodologie. Afin d’atteindre cet objectif, les données de 410 participants de l’Étude Longitudinale des Enfants de la Maternelle du Québec (ÉLEMQ), un échantillon populationnel à devis longitudinal et prospectif ayant débuté à l’enfance et s’étant poursuivi à l’âge adulte, ont été analysées. Plusieurs comportements antisociaux ont été mesurés à l’enfance (7 ans à 11 ans), à l’adolescence (15 ans) et au début de l’âge adulte (21 ans) par le biais de plusieurs méthodes et d’informateurs: 1) questionnaires complétés par les enseignants, 2) des entrevues semi-structurées, ou 3) des questionnaires auto-rapportés. Les données relatives à la violence parentale ont été obtenues via les questionnaires complétés de façon rétrospective par les participants à l’âge adulte. Des analyses de régressions négatives binominales ont été réalisées afin de vérifier l’association indépendante et conjointe des variants mesurés dans 11 gènes impliqués dans le système sérotoninergique (HTR1A, HTR2A, HTR2C, HTR5A, HTR6, HTR7, SLC6A4, MAOA, MAOB, TPH-1, TPH-2), deux formes de violence parentale – la violence subie et l’exposition à la violence conjugale – et les comportements antisociaux.
Résultats. Les indices cumulatifs de risque génétique dérivés à partir de blocs d’haplotypes des gènes investigués permettaient d’expliquer entre 2% et 8% de la variance des comportements antisociaux, que ces derniers soient mesurés à l’enfance, l’adolescence ou à l’âge adulte. De plus, ces indices multigéniques modifient, dans certains cas, l’association entre la violence subie ou l’exposition à la violence conjugale et les comportements antisociaux.
Conclusions. Les résultats de cette thèse soutiennent ceux issus des études antérieures soulignant le rôle des gènes impliqués dans le système sérotoninergique à la manifestation des comportements antisociaux. D’autre part, ces résultats suggèrent l’interaction entre les indices cumulatifs génétiques et la violence parentale à la manifestation de comportements antisociaux de l’enfance à l’âge adulte. Or, ces interactions ne sont pas observées de façon consistante et peuvent prendre diverses formes. L’investigation de l’étiologie génétique et environnementale des comportements antisociaux doit être poursuivie de façon à mieux circonscrire leurs effets synergiques, s’il y a lieu, et afin que ces connaissances puissent, éventuellement, éclairer l’examen des mécanismes impliqués et bonifier les modèles théoriques et conceptuels en découlant. / Background. The etiology of antisocial behaviors is complex, and likely vary across the life course. While the multifactorial nature of these phenotypes is clear, uncertainties remain as to which genes are involved whether or not these genes interact with putative pathogenic environments. Aim. The aim of this thesis is to investigate the unique and joint contributions of serotonergic genes and parental violence in three developmental periods: childhood, adolescence, and early adulthood. Methodology. Data were from 410 male members of the Quebec Longitudinal Study of Kindergarten Children, who were prospectively followed from kindergarten to early adulthood. Antisocial behaviors were assessed in childhood (7-12 years), adolescence (15 years) and early adulthood (21 years) using a multi-method and multi-informant strategy, including teacher ratings, clinical interviews and self-report questionnaires. Negative binominal regressions were used to investigate the main and interaction effects between the cumulative indexes encompassing 11 serotonergic candidate genes (HTR1A, HTR2A, HTR2C, HTR5A, HTR6, HTR7, SLC6A4, MAOA, MAOB, TPH-1, TPH-2), two forms of parental violence – child-directed and child-witnessed parental violence – and antisocial behaviors. Results. Haplotype-based cumulative genetic indexes explained between 2% and 8% of the variance in antisocial behaviors, measured in childhood, adolescence, and early adulthood. Moreover, these multigenic serotonergic risk indexes moderated, in some instances, the association between parental violence and antisocial outcomes. Conclusions. This thesis offers additional support suggesting that the serotonergic candidate genes may be involved in the etiology of antisocial behaviors. It also provides further evidence that these genes may interact with parental violence in antisocial social behaviors exhibited in childhood, adolescence, and early adulthood. However, these interactions did not arise uniformly and took multiple forms. Overall, our findings suggest that the investigation of the genetic and environmental etiology of antisocial behaviors should be pursued to better delineate their synergic effect, if any, and to eventually mobilize this knowledge to inform the search of the underlying mechanisms and to improve our theoretical and conceptual models.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25564 |
Date | 06 1900 |
Creators | Langevin, Stéphanie |
Contributors | Ouellet-Morin, Isabelle |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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