Le point de départ de cette recherche est le constat d’une rupture dans le fonctionnement sémantico-référentiel du genre grammatical, qui oppose d’un côté noms d’inanimés et d’animés non-anthropomorphisés, et de l’autre noms d’animés humains ou anthropomorphisés. Ce constat amène inévitablement la question, souvent traitée, du type de répartition des substantifs (arbitraire ou motivé) que permet le genre grammatical. Le fait de centrer le propos sur les noms d’humains, et plus précisément, sur la classe des « dénominations de la personne », permet de sortir de cette opposition pour analyser plus précisément les difficultés posées par la catégorie grammaticale du genre dans son lien avec la bipartition sexuée des êtres humains, généralement et traditionnellement pensée comme première. Ce travail de thèse, appuyé sur les théories de la dénomination et affiné par les outils du matérialisme et des réflexions queer sur le langage, est centré sur une proposition d’analyse stéréotypique du sens du genre grammatical. Celle-ci permet à la fois de ne pas penser l’idée d’une hiérarchie entre les genres grammaticaux (« le masculin l’emporte... ») comme structurelle et interne au système linguistique français, et de comprendre certains phénomènes en apparence contradictoires et généralement rejetés comme idéologiques et/ou politiques, donc non-linguistiques. Cette hypothèse émerge d’une réflexion sur le concept de catégorisation et sur les difficultés phénoménologiques et linguistiques qui lui sont liées. La proposition avancée est de plus orientée vers le développement d’un modèle lexicographique : le travail engagé dans cette thèse de doctorat vise donc une applicabilité potentielle. / This research was initiated with the idea of a semantic and referential splitting of grammatical gender within the French language between nouns denoting inanimates or non-anthropomorphic animates, and nouns denoting human or anthropomorphic animates. This splitting inevitably leads to the traditional question of the arbitrary or motivated nature of grammatical gender. The fact that this study focuses only on nouns denoting human animates, and more specifically on person denominations, enables to surpass this question and analyze more carefully the difficulties that arise from the idea of a link between grammatical gender and sexual bipartition. My work, nourished both by denomination theories and material and queer theories on language, is thus centered on proposing a stereotype-based semantic analysis of grammatical gender. This analysis opposes the idea of a structural hierarchy between masculine and feminine grammatical genders, and enables to understand some of the phenomena that are usually not considered as linguistic, but rejected as ideological or political. This hypothesis is thus born of a discussion of categorization theories, and of the phenomenological and linguistic difficulties that they present. Finally, one of the goals of this work is to be appliable : I will thus propose a lexicographic model of the stereotype-based hypothesis.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016DIJOL027 |
Date | 09 December 2016 |
Creators | Michel, Lucy |
Contributors | Dijon, Monneret, Philippe, Verjans, Thomas |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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