Les thons tropicaux (thon jaune, thon obèse et bonite à ventre rayé) sont des espèces largement exploitées dont un quart des prises mondiales provient de l'océan Indien. Capturés en bancs mixtes à la senne, ces prédateurs de haut niveau trophique présentent une physiologie particulière (e.g. thermorégulation partielle, nage obligatoire) mais différents traits de vie (e.g. taille maximale, stratégie de reproduction). L’objectif est ici de contribuer à une meilleure compréhension de l'allocation d'énergie chez ces espèces. Pour cela un échantillonnage mensuel a été mis en place en 2013 aux Seychelles, de manière à collecter des thons sur une large gamme de taille et de conditions environnementales. Un premier travail méthodologique nous a conduit à étudier l'effet de la teneur en lipides sur les valeurs isotopiques, et nous avons montré que l'utilisation d'équation de correction du taux de lipides lors des analyses isotopiques nécessite un ajustement spécifique. Au travers de traceurs écologiques (isotopes stables du carbone et de l'azote et acides gras), une comparaison trophique des trois espèces a montré qu'elles n'exploitent pas exactement les mêmes ressources énergétiques, notamment grâce à un changement alimentaire au cours de l'ontogénie. Ce changement se traduit par l'assimilation de proies plus riches en acides gras mono-insaturés pour les individus supérieurs à 100 cm FL. L'étude des contenus en lipides et protéines de quatre tissus aux fonctions physiologiques différentes (muscles blanc et rouge, foie et gonades) a montré que ces espèces font peu de réserves énergétiques et uniquement dans le foie et le muscle rouge. Les mâles consacrent également moins d'énergie que les femelles à la synthèse de cellules germinales. D'autre part, seul l'indice gonado-somatique permet de rendre compte de variations énergétiques, les autres indices testés (facteur de condition de Le Cren, indice hépato-somatique et circonférence) sont de mauvais proxies du contenu énergétique des tissus. Enfin, l'étude des acides gras membranaires indique une incorporation particulière du 20:4n-6 et du 22:6n-3, dont le niveau varie avec l'ontogénie et selon les tissus. Une grande variabilité intra-spécifique est cependant observée et suggère une certaine plasticité physiologique chez ces espèces. / Tropical tunas (yellowfin, bigeye and skipjack tuna) are exploited worldwide with a quarter of the catches coming from Indian Ocean. Caught by purse seine in mixed schools, these top predators displayed a specific physiology (e.g. partial endothermy, ram-ventilators) but various life history traits (e.g. maximal size, reproduction batches). The objective of this work is to contribute to a better understanding of energy allocation in these species. For this purpose, a monthly sampling was carry out throughout 2013 in Seychelles, to collect tunas on a large range size and environmental conditions. In a first methodological step, we studied the lipids influence on isotopic values in tropical tunas and showed that using mathematical correction of lipids content requires a specific adjustment. Then, using ecological tracers (stable isotope of carbon and nitrogen and fatty acids), a trophic comparison of the three species showed that they do not exploited exactly the same energetic resources, especially due to an ontogenic diet shift. This shift was illustrated by an increasing assimilation of mono-unsaturated fatty acids over 100 cm FL. Study of lipid and protein content in four tissues presenting different physiological function (white and red muscles, liver, gonads) showed these species make little energetic reserves, only in liver and red muscle. In addition, males invest less energy for germinal cells production than females. Furthermore, only the gonado-somatic index brought information concerning energetic variations, the others tested indices (Le Cren condition factor, hepato-somatic index, girth) were bad proxies of energetic content in tissues. Finally, study of membrane fatty acids indicates a specific incorporation of 20:4n-6 and 22:6n-3 that varies with ontogeny. A great intra-specific variability was also observed and could suggest a specific physiological plasticity in these species.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016MONTT171 |
Date | 02 May 2016 |
Creators | Sardenne, Fany |
Contributors | Montpellier, Dagorn, Laurent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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