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La Grande-Bretagne et l'indépendance de Chypre, transferts et héritages

En février 1959, la Grande-Bretagne, la Grèce et la Turquie négocient l'indépendance de Chypre. La première, en tant que puissance coloniale, exige en retour la cession de 3% du territoire insulaire pour établir des bases militaires souveraines ; les deux secondes, reconnues en tant que " mères-patries ", négocient en l'absence des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs. Chypre sera, à la suite de ces négociations d'intérêts, dotée d'un système de gouvernance rigide et inadéquat par rapport à la réalité locale, ainsi que de traités à force constitutionnelle interdisant la réalisation de l'Enosis (union de Chypre avec la Grèce) et du Taksim (partition de l'île sur une base linguistico-religieuse). Les deux extranationalismes insulaires résultent en réalité de l'interaction concomitante entre l'administration coloniale britannique et l'expression agressive des nationalismes grec et turc en dehors de leurs frontières nationales, et ont aussi été rendus possibles par le positionnement même des dirigeants politiques chypriotes. Acquise en 1878 auprès de l'Empire ottoman en tant que place d'armes destinée à défendre les intérêts de la Grande Bretagne, Chypre connaîtra une transformation profonde de sa société pendant la colonisation britannique, dont la politique ambiguë et opportuniste utilise à sa façon les dynamiques endogènes pour atteindre ses objectifs stratégiques. Le but de cette recherche est de mettre en évidence les transferts et héritages de la colonisation britannique vers un conflit qui oppose toujours aujourd'hui les deux principales communautés chypriotes.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00769269
Date16 September 2006
CreatorsAntoniou, Christa
PublisherUniversité Paris-Sorbonne - Paris IV
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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