De 1986 à nos jours, l'État haïtien connaît une période de transition, car plusieurs événements de nature politique, juridique et sociale démontrent un changement de la situation qui a existé au cours de la période de 1950 à 1986. Cette transition témoigne du passage d'un État traditionaliste, oligarchique et marxiste à u n État libéral et démocratique. Dans ce contexte, l'État haïtien a adopté des lois visant l'application de nouveaux principes de gestion publique. Comme la plupart des administrations publiques modernes, une série de réformes administratives ont fait émerger des principes de la nouvelle gestion au sein de l'administration publique haïtienne, par exemple la participation, la transparence, la performance et la responsabilisation. L'étude que nous avons réalisée porte sur la distanciation des organisations publiques haïtiennes par rapport à ces principes véhiculés par le discours de l'État et ses impacts sur la perception des fonctionnaires de leurs rôles. Les rôles réfèrent à la représentation des attentes liées à la position de fonctionnaire au sein des services publics. Au moyen d'une démarche quantitative, nous avons fait passer un questionnaire composé de 74 questions à 170 fonctionnaires de l'administration publique haïtienne afin de vérifier la distanciation en termes d'écart entre les pratiques des organisations publiques haïtiennes et les principes de la nouvelle gestion publique consignés dans les textes de loi et les documents administratifs. Cela a permis aussi d'analyser les impacts de ces écarts sur les rôles perçus des fonctionnaires, au sens de la définition qu'ils se donnent des attentes liées à leur position. Les résultats de cette étude démontrent que l'État haïtien prescrit des principes de la nouvelle gestion publique tels que la participation, la séparation, la transparence, le mérite, la performance et l'imputabilité, le mécanisme de marché, la subordination et la déconcentration. Mais, la réalité haïtienne s'éloigne de la majorité de ces principes dans des proportions de 40 à 60 %, ce qui représente des écarts relativement grands. Les comportements des fonctionnaires témoignent d'une distanciation par rapport aux fondements administratifs véhiculés par leur discours. Il semble que la partisanerie, la partialité, le favoritisme, l'arbitraire, la culture du secret et la concentration des services publics restent paradoxalement des éléments prédominants de leurs comportements actualisés. Cela dit, cette étude démontre que les principes affichés diffèrent de ceux qui sous-tendent les comportements réels des employés de l'administration publique haïtienne. Il en résulte aussi une perception des fonctionnaires de leurs rôles identitaires orientés vers les intérêts des citoyens et de la collectivité. Cette perception est liée à l'application des principes de la nouvelle gestion publique, en l'occurrence la déconcentration, la subordination, la performance et l'imputabilité. Lorsque ces principes sont intégrés dans le fonctionnement réel des organisations publiques, la perception des fonctionnaires de leurs rôles est plus orientée vers les intérêts des citoyens et de la collectivité. Donc, certains principes de la nouvelle gestion publique influencent positivement les rôles perçus des fonctionnaires dans le sens des intérêts des citoyens.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22317 |
Date | 17 April 2018 |
Creators | Jean-Gilles, Jude |
Contributors | Su, Z. |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xvi, 311 f., application/pdf |
Coverage | Haïti, 21e siècle |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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