Née en 1935, Monique Wittig est aujourd’hui célèbre surtout grâce à ses textes théoriques, mais elle est aussi l’autrice d’une œuvre littéraire éclectique, complexe et subversive. Au centre de de sa production littéraire et théorique, il y a le corps. Tout d’abord, nous nous proposons donc d’étudier la relation entre corps du texte et corps humain dans l’œuvre de l’autrice. L’attention que Wittig focalise sur le corps est strictement liée à son idée de langage. À son avis, la langue peut opérer une « plastie » sur la réalité et, de la même manière, les mots ont un côté matériel qui touche notre vie quotidienne. De plus, le langage peut nous heurter et il joue un rôle précis dans la construction des injustices sociales. Ma thèse vise donc à sonder cette violence langagière qui est véhiculée par les textes littéraires et par le langage quotidien. Finalement, nous nous proposons d’analyser le personnage lesbien qui peuple les livres de Wittig. Le corps de ce protagoniste est traditionnellement monstrueux et effrayant : Wittig se réapproprie cette tradition afin de démontrer dans quelle mesure les corps lesbiens sont au même temps vulnérables et puissants. Bref, le personnage lesbien de Monique Wittig n’est pas seulement la femme qui aime une autre femme, mais il est un être humain qui échappe à toute norme hétérosexiste et dont le corps est à la fois heurté par les mots et grâce aux mots peut devenir puissant. / Even if Monique Wittig was a very talented writer, she has been especially studied as an essayist. At the center of both her fictional and political universes is the human body. First of all, I intend to examine the relationship between the body of the text and the human body described in the text. The attention that Wittig pays to the body of the text is interrelated to her idea of language. According to her, language can operate a “plastic surgery” on reality. In the same way, the book as an object and the act of reading can operate on the perception of one’s identity and body. In other words, the language has a material side that affects our everyday life. It can seem a banal statement, but Wittig goes further in her thought: words hurt us and cooperate in the development of social injustices and class hierarchies. On account of this, my research aims to investigate this particular kind of violence that literary texts and common language perform on our bodies. Finally, Wittig’s lesbian characters will be analyzed in the last part of my work. The body of this peculiar lesbian protagonist is traditionally represented as ambiguously monstrous and scary. Wittig takes this tradition back and she manipulates it in order to show how lesbian bodies are vulnerable and strong at the same time. In short, Wittig’s lesbian characters are not simply women who love other women: they are people who do not fit in the heteronormative binary system and whose bodies are made of and from words, and it is through words that they can create a different reality.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSES040 |
Date | 21 October 2017 |
Creators | Feole, Eva |
Contributors | Lyon, Université de Vérone (Italie), Roulin, Jean-Marie, Genetti, Stefano |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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