Cette recherche vise à comprendre la participation des femmes dans les groupements économiques féminins (GEF) en milieu urbain. Son objet consiste à décrire et à expliquer les phénomènes et processus favorables à l'émergence, au développement et au maintien de la participation des femmes aux GEF. Elle relève d'un thème plus général de l'implication des femmes dans le développement suscité et planifié dans le cadre des politiques sociales étatiques de lutte contre la pauvreté et de promotion des femmes. La méthodologie est qualitative. Les données proviennent de deux monographies de GÉF qui fonctionnent depuis 10 ans, de récits de vie avec 18 femmes membres de ces groupements et d'une observation non systématique des sites. L'analyse de contenu manifeste et latent, pour ce qui est des proverbes qui sont sortis de la parole des femmes sénégalaises, a permis de comprendre cette participation. Les théories de l'action collective ont guidé l'étude et ont permis d'expliquer cette participation. Ces théories sont : la théorie de la société de masse, la théorie des opportunités politiques, la théorie de la privation, la théorie des nouveaux mouvements sociaux, la théorie de la mobilisation des ressources et la théorie des cadres. Les résultats indiquent que les conséquences de la transformation des communautés dans une certaine mesure, l'accroissement de la pauvreté, les ouvertures politiques et économiques ont favorisé l'émergence de la participation des femmes dans les GEF. De plus, l'existence d'un cadre organisationnel et institutionnel que l'on retrouve dans les GÉF eux-mêmes, compatibles avec la culture associative des Sénégalaises, a favorisé le développement de cette participation. Enfin, la perception que les femmes se font de leur action collective, les avantages et les bénéfices qu'elles en tirent et la capacité du groupement à répondre à leurs aspirations favorisent le maintien de la participation. Les conclusions de cette étude montrent les GÉF constituent un mouvement social de type réformiste, qui n'est ni conflictuel, ni revendicatif, et qu'il est fortement influencé par la culture sénégalaise fondée sur les valeurs sociales et la primauté du groupe sur l'individu. Si l'accès aux ressources financières consolide la participation et permet aux femmes de survivre, il est difficile de conclure à des changements substantiels et à une autonomie économique des femmes. La consolidation des GÉF et l'implication des femmes passent par la résolution de problèmes concrets d'organisation et par la constitution de fonds d'investissement financé et géré par les femmes. / The present research aims at understanding the participation of women in the Women Economic Organisation (WEO) in urban areas. Its objective is to describe, and explain the phenomena and processes which are favourable to the emergence and development and sutainabilty of women's participation in the WEO. It is part of the more general issue related to women's involvement in the development, designed and planned within the framework of the social policies initiated by the State to combat poverty and enhance women's promotion. The methodology is qualitative. The data is collected from two monographes of WEO which have been in existence for 10 years now, the autobiographical accounts of 18 women members of these associations and from a non systematic site observation. The analysis of the patent and the latent contents of the proverbs used by the women have helped to understand that participation. The collective action theories have geared the study and helped explain the participation. These theories are: the theory of the masses society, the theory of political opportunities, that of deprivation, the theory of the new social movements, the theory of resource raising and the theory of frameworks. The results reveal that, to some extent, the consequences of the transformation of the communities, poverty growth, the economic and political opening up have favoured the emergence of women's participation in the WEO. Furthermore, the existence of an institutional and organisational framework which is present in the WEA, and compatible with the associative culture of Senegalese women, has favoured the development of that participation. Lastly, the way the women see their collective action, the advantages and the profits they get from and the ability of the association to meet their aspirations favour the upholding of the participation. The conclusions of the study reveal that the WEO are a reformist social movement and not a confrontational or a protest one. They are considerably influenced by the Senegalese culture which is based on social values and on the pre-eminence of the group over the individual. Access to financial resources strengthens women's participation and helps them survive, yet it does not trigger considerable changes or lead to women's economic independence. The strengthening of the WEO and women involvement require the solution to the actual organisational problems and the creation of an investment structure funded and managed by women.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/18430 |
Date | 11 April 2018 |
Creators | Ba, Halimatou |
Contributors | Comeau, Yvan |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xiii, 351 f., application/pdf |
Coverage | Sénégal |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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