La période spéciale en temps de paix, cette crise économique aiguë vécue à Cuba causée par la fin de la coopération avec l’Union soviétique en 1990, a entrainé d’énormes bouleversements dans la société cubaine, particulièrement en matière d’alimentation. Face à sa condition d’insularité en quelque sorte doublée, qui est due à des facteurs géographique et politique, le régime cubain doit dès lors affronter la question de la sécurité alimentaire nationale pour garantir la nourriture et la santé du peuple. De graves problèmes de distribution des denrées sont alors survenus, rendant laborieuse la reproduction de l’alimentation d’avant-crise. C’est dans ce contexte qu’une rupture peut être considérée dans la transmission du patrimoine alimentaire ainsi que de la conservation et des pratiques alimentaires, surtout dans les maisonnées urbaines. Les résultats des entrevues effectuées à La Havane avec 17 citoyens et notables démontrent que la recherche d’une alimentation saine et variée ne fut pas prioritaire au lendemain de la crise des années 1990, et que l’alimentation tend aujourd’hui vers des choix familiers et stables, répondant aux besoins immédiats. En plus des contraintes vécues à l’échelle nationale et le l’embargo américain, la modernité est un facteur à l’œuvre dans la formation et le maintien des pratiques alimentaires. C’est donc le résultat d’influences locales, régionales et internationales qui déterminent les préférences des Cubains. Malgré son isolement relatif, Cuba n’est après tout pas exempt de ces influences qui se déploient à l’échelle mondiale. / The acute economic crisis that prevailed in Cuba during the 1990’s, the so-called special period in times of peace, had tremendous impacts on daily life in Cuba, among other things on food provisioning. In a context of double insularity caused by both geographic and political factors, the Cuban regime had to tackle the issue of food security to guarantee a minimum of food and health conditions to its people. Serious distribution problems of fresh produce arose with oil shortages, thus making it difficult to reproduce before-crisis feeding patterns. It is in this context that a potential rupture may be considered in the transmission of the food heritage and conservation and culinary practices, especially for urban Cuban households. Semi-structured interviews conducted with 17 residents and key informants from La Havana showed that the search for healthy and diverse food is not a priority in the aftermaths of the 1990’s the crisis and that food trends today tend towards the selection of known and stable options in sufficient quantities to help secure the basics. In addition to national economic constraints and the U.S. embargo, modernity is a factor at work in shaping and transmitting food consumption and transformation practices. The result is a mixed bag of local, regional, and international influences determining Cubans’ food preferences. Despite its relative isolation, Cuba is not exempt from influences spreading globally after all.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28309 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Jacques, Eugénie |
Contributors | Gravel, Nathalie |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 1 ressource en ligne (ix, 139 pages), application/pdf |
Coverage | Cuba, 1990- |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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