Au début des années 1990, avec le décret de la « Période Spéciale », Cuba connaît une crise sans précédent qui remet en question, pour la première fois de son histoire, les fondements mêmes de la Révolution. La littérature cubaine, marquée matériellement par ce contexte, se fait l’écho des bouleversements survenus dans l’Ile. Ce dialogue qui s’instaure entre fiction et réalités sociales est au cœur de notre réflexion. A travers l’étude des nouvelles publiées depuis le début de cette période, nous avons essayé de saisir l’esprit d’une époque. Nous retraçons ainsi le destin littéraire de La Havane, en ces temps troublés, depuis les représentations de la destruction de la ville jusqu’aux images de sa dispersion. Ceux qui ont choisi d’écrire La Havane en crise s’exposent au chaos et au néant. La décadence physique et morale de la capitale et de ses habitants s’impose comme un thème artistique majeur. Face à une réalité en pleine décomposition, les écrivains cubains deviennent les artisans d’une possible restauration de la ville. Ils invoquent l’écriture pour sauver une Havane qui est entrée dans une phase accélérée de destruction. Métaphore d’une société et d’une nation en crise, la ville, détruite sur le plan matériel, se reconstruit, peu à peu, sur le plan littéraire. / At the beginning of the 1990’s, with the “Special Period” decree, Cuba knows an unsurpassed crisis which questions, for the first time in its history, the foundations of the Revolution. The Cuban literature, marked materially by this context, echoes the turnovers that arose on the Island. This dialogue, established between fiction and social realities, is at the heart of our reflection. Throughout the study of the short stories published since the beginning of this period, we have attempted to seize the spirit of this era. In thus doing, we recount the literary destiny of Havana, in these flustered times, from the representations of the destruction of the city until the images of its dispersal. The authors who chose to write Havana in crisis run the risk of chaos and nonexistence. The physical and moral decline of the capital and of its people stands out as a major artistic subject. Facing a reality in full decomposition, the Cuban writers have become the artisans of the city’s possible restoration. They call upon writing to save Havana which has entered a hastened destructive stage. Metaphor of a society and of a nation in crisis, the city, destroyed on a material level, rises again, little by little, on a literary level.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA030117 |
Date | 14 November 2009 |
Creators | Sviezeny Grevin, Michaëla |
Contributors | Paris 3, Lavallé, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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