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Jeunes femmes, infections transmises sexuellement (ITS) et stigmatisation: Vers une comprehension feministe

Les infirmières qui travaillent avec des personnes atteintes de problématiques sexuelles, et plus particulièrement d'une ITS, sont souvent affligées d'un sentiment de malaise, manifestent de la désapprobation morale ou tout simplement démontrent un manque de sensibilité envers la situation de leurs clients, ce qui décourage plusieurs de ces derniers dans leur quête d'aide ou d'information (Kinghorn, 2001). La gêne, la honte, la peur du discours moralisateur ou le manque de discrétion de la part du professionnel infirmier expliquent souvent l'hésitation des personnes atteintes d'une ITS à consulter les services de soins appropriés (Germain et Langis, 1990; Holmes et O'Byrne, 2006). Bref, les infirmières jouent un rôle important dans la santé sexuelle de la personne et doivent être en mesure de prodiguer des soins adéquats et exempts de jugements moralisateurs. L'objectif de cette recherche est d'étudier le processus interactionnel, soit la nature de l'interaction, entre l'infirmière et la cliente consultant des services de santé sexuelle pour des tests de dépistage (ITS), et ce, lors de la rencontre initiale, c'est-à-dire à l'étape de la collecte de données. Plus précisement, la présente recherche cherche à comprendre comment les infirmières, exerçant en clinique de santé sexuelle, construisent l'identité de jeunes filles adolescentes qui consultent pour des tests de dépistage d'infections transmises sexuellement. Compte tenu de l'état des connaissances actuelles et de la question de recherche, la théorisation ancrée a été privilégiée pour orienter notre recherche au plan méthodologique alors que les travaux de Goffman (1998) ont été consultés pour assurer la sensibilité théorique de la chercheure. Les résultats de la présente étude, obtenus par l'entremise d'entrevues semi-structurées, sont très intéressants. La plupart des informants croient que le questionnaire est inapproprié pour amasser des données sur la santé sexuelle des clients et, tout particulièrement des clientes adolescentes, car les questions posées sont personnelles, intimes, privées et invasives, pour d'autres informants le questionnaire est complètement inutile; le questionnaire entrave le dialogue entre le client et l'infirmière; le questionnaire entrave l'établissement et le développement d'une relation thérapeutique entre le client et l'infirmière; le questionnaire décourage les clients à consulter des services de santé sexuelle offerts. De même, les informants attestent que les questions posées lors de la collecte des données suscitent des sentiments négatifs chez le client, sauf que la plupart d'entre eux reconnaissent également l'infirmière comme étant un outil de stigmatisation.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/28009
Date January 2008
CreatorsNormand, Fanie
PublisherUniversity of Ottawa (Canada)
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Format113 p.

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