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Sujets de vérité : une généalogie du dire vrai sur soi dans la psychanalyse / Sujeitos de verdade : uma genealogia do dizer a verdade sobre si na psicanálise / Subjects of truth : a genealogy of truth-telling about oneself in psychoanalysis

Cette thèse propose une investigation sur la manière dont les sujets se constituent dans la psychanalyse à partir des discours de vérité qu’ils tiennent sur eux-mêmes. Nous basant sur la pensée de Michel Foucault, nous avons défini pour notre recherche deux orientations méthodologiques : (1) le premier axe consiste à étudier comment les discours de vérité d’une époque déterminent des modalités d’être pour des sujets ; (2) un second axe vise à analyser comment le sujet se constitue par les discours de vérité qu’il énonce à son sujet. Nous émettons l’hypothèse que les différentes modalités de rapport entre le sujet et la vérité procèdent d’une formation historique et que pour comprendre comment la pratique du dire vrai sur soi dans la psychanalyse implique un certain mode de constitution du sujet, il est nécessaire de passer par une analyse de cette pratique d’un point de vue généalogique. Dans la première partie du travail, nous considérons comment certains discours et pratiques porteurs de rapports de pouvoir dans la modernité ont formulés des vérités sur le sujet : l’élaboration d’une anthropologie avec la formation des sciences humaines ; la production d’une science du sujet à partir d’une histoire de la sexualité. Dans la deuxième partie, nous orientons notre recherche sur l’histoire des relations entre le sujet et la vérité à partir de la problématique du gouvernement. Cheminant avec Foucault le long de ses lectures successives de la tragédie Œdipe Roi de Sophocle, nous identifions un lien significatif entre des anciennes pratiques de vérité et des formes de subjectivité, au point que l’établissement de la justice exige que la vérité puisse être dite sous la forme d’un « je ». Mais si celui qui dit la vérité en première personne dans Œdipe est différent de celui qui dit la vérité dans les premiers siècles du christianisme, alors il importe de définir au moyen de quelles techniques et pratiques de vérité le christianisme a introduit une rupture dans l’histoire de la subjectivité entre les anciens modes d’être sujet et ceux qui constituent la généalogie du sujet moderne. Suivant l’hypothèse de Foucault, nous identifions dans cette rupture la formation d’une herméneutique de soi. Dans la troisième partie, nous abordons l’exigence de formulation d’un énoncé de vérité dans l'histoire de la psychiatrie et ses conséquences dans la constitution de la psychanalyse. Le dire vrai sur soi de la psychanalyse doit prendre en compte l’élaboration d’une théorie du sujet qui, en contestant la pensée anthropologique, s’insère dans une science de la sexualité. Le dire vrai sur soi de la psychanalyse pose à nouveau le problème des rapports entre le sujet et la vérité au sein d’une herméneutique de soi, dans la mesure où le sujet de la psychanalyse se constitue dans un rapport étroit à la vérité qui passe nécessairement par le langage, par l’expérience de la finitude et par l’autre. Notre recherche se clôt sur la proposition d’une alternative à ce modèle de subjectivité avec une analyse de la pratique de la parrêsia dans l’Antiquité, pratique qui se déploie à travers une esthétique de l’existence selon les dimensions d’une éthique et d’une politique de soi. / This thesis proposes an investigation on the constitution of subjects in psychoanalysis through discourses of truth. Based on the studies developed by Michel Foucault, we define two methodological orientations for our research: (1) the first one consists in analyzing how the discourses of truth of a historical period determine modalities of being for the subjects; (2) and the second aims to examine how the subject is constituted by the discourses of truth that he tells about himself. Our hypothesis is that the different modalities of relationship between subject and truth have a historical formation and that it is necessary to analyze its genealogy in order to understand how the practice of truth-telling about oneself in psychoanalysis implies a certain constitution of the subjects. In the first part, we consider how some discourses and practices involving power relations in modernity have formulated truths about the subject: the development of an anthropology with the formation of the human sciences; the production of a science of the subject from a history of sexuality. In the second part, we orient our research towards a history of the relationship between subject and truth, considering the problematic of the government. Based on Foucault’s studies on the tragedy Oedipus the King by Sophocles, we identify a significant link between practices of truth in Antiquity and forms of subjectivity; for the establishment of justice, the truth needed to be said by an “I”. But if the first person who tells the truth in Oedipus is different from the first person who tells the truth in the first centuries of Christianity, it would be necessary to define from what techniques and practices of truth Christianity has promoted a rupture in the history of subjectivity between the ways of being subject in Antiquity and those that constitute a genealogy of the modern subject. Following Foucault’s hypothesis, we see in this rupture the establishment of a hermeneutics of the self. In the third part, we discuss the requirement to formulate statements of truth in the history of psychiatry and its consequences for the constitution of psychoanalysis. Truth-telling about oneself in psychoanalysis must consider the elaboration of a theory of the subject that, contesting the anthropological thought, participates in a science of sexuality. Truth-telling about oneself in psychoanalysis relocates the problem of the relationship between subject and truth into the hermeneutics of the self, and this insofar as the psychoanalytic subject is constituted by a close relationship with the truth that necessarily passes through language, the experience of finitude and the other. Finally, we present an alternative to this model of subjectivity through the characterization of the practice of parrhêsia in Antiquity, which encompasses an aesthetic of existence related to an ethics and a politics of the self.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCC039
Date28 February 2018
CreatorsMartins, Luiz Paulo Leitão
ContributorsSorbonne Paris Cité, Universidade federal do Rio de Janeiro, Hoffmann, Christian, Birman, Joël
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguagePortuguese
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Image

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