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La mise en abyme de la représentation : essai sur l'abîme de l'oeuvre et de l'ipséité

André Gide est le premier à avoir introduit l'expression « en abyme » en littérature. Comparant trois de ses oeuvres à la figure héraldique du blason dans le blason - le premier blason étant « en abyme » dans le second -, l'écrivain évoque un art de l'autoreprésentation caractérisé par un effondrement spéculaire infini et « sans fond ». Nous soutenons dans notre thèse que cet art de la mise en abyme renvoie à deux réflexivités distinctes : celles de l'oeuvre et de l'ipséité. Selon notre hypothèse de recherche, les réflexivités respectives de l'oeuvre et du soi ont ceci en commun qu'elles recèlent la forme abyssale de l'autoreprésentation : chacune d'elles a le pouvoir de se représenter son propre monde. De la même façon qu'une oeuvre renvoie incessamment à elle-même, le soi est toujours capable de se représenter lui-même à nouveau pour mieux se saisir. Il devient donc possible d'établir une profonde affinité entre notre capacité de se penser soi-même et de se constituer justement comme soi à travers ce cogito - capacité qui s'exprime éminemment dans la recherche philosophique -, et la spécularité même de l'oeuvre d'art, qui vise à la clarté de la représentation. En l'occurrence, l'oeuvre est susceptible de devenir le miroir du soi, et le soi, le miroir de l'oeuvre. Considérées sous cet angle, l'ipséité et l'oeuvre d'art partagent un même univers ambigu, que nous approfondirons à la lumière d'une mise en abyme définie comme la représentation de la représentation. Le premier chapitre situe notre problématique à partir de l'expression « en abyme » qui figure dans la page du Journal d'André Gide. Le deuxième chapitre, qui porte sur Homère, présente la perspective esthétique de la mise en abyme et établit la relation entre la fonction de clarté du procédé d'autoreprésentation et l'apparaître de l'oeuvre d'art. Le troisième chapitre, consacré à Platon, présente la perspective psychologique de la mise en abyme et développe la problématique de l'ipséité à la lumière de l'impératif du « connais-toi toi-même ». Enfin, le quatrième chapitre envisage le perspectivisme chez Nietzsche comme un jeu de masques en abyme au sein duquel le soi se métamorphose.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22847
Date18 April 2018
CreatorsGrimard, Carl
ContributorsMattei, Jean-François, Ricard, Marie-Andrée
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format309 p., application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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