Grâce à sa vaste production littéraire, le judaïsme rabbinique, d’abord minoritaire, est devenu l’orthodoxie juive à la fin de l’antiquité. Les écrits rabbiniques ne cherchent pas à faire rire, mais nous avons constaté que les études académiques sur l’humour des rabbins de l’antiquité contribuent de manière significative à la compréhension des textes rabbiniques. Ces études ainsi que les théories modernes sur l’humour, les outils d’analyse littéraire et notre propre développement méthodologique, nous ont permis d’analyser les récits humoristiques dans les écrits tannaïtiques. Les résultats des travaux sur l’humour dans le Talmud Yerushalmi, le Talmud Babli et le midrash aggada, trouvent un écho dans les résultats de notre étude. Nous avons découvert dans la Mishna et la Tosefta une très grande variété de formes et de fonctions de l’humour. L’étude exhaustive des récits humoristiques dans ces deux corpus nous a permis de développer des nouvelles perspectives sur ces textes et leurs protagonistes, notamment concernant les polémiques internes et externes au mouvement rabbinique, les traits de caractère de certains sages et leur manière d’étudier, l’évolution de l’humour entre la Mishna, la Tosefta et les Talmudim. La grande majorité des récits que l’on trouve dans la Mishna et la Tosefta n’est pas humoristique, mais cette proportion est inversée dans certaines thématiques : dans les polémiques internes au mouvement tannaïtique nous avons noté un équilibre entre les textes humoristiques et sérieux, et de surcroît, dans les polémiques avec des groupes extérieurs au mouvement tannaïtique, les textes humoristiques sont majoritaires. L’humour des tanna’im s’avère être complexe et varié, il permet de faire remonter les origines de l’humour juif à l’époque tannaïtique, d’expliquer certains textes énigmatiques, et de mieux connaître la pensée des tanna’im. / Thanks to their extensive literature, the rabbinic movement which was a marginal minority during the early centuries CE became, by late antiquity, the Jewish mainstream, and the rabbinic practice of Judaism became Jewish orthodoxy. Rabbinic writings do not aim to make one laugh, but we have noticed that academic research into the ancient rabbis’ humor contribute significantly to the understanding of rabbinic writings.Our tools for analyzing the humor in tannitic texts are based on previous studies, modern theories about humor, literary analysis techniques and our own personally developed methodology. The research results about humor in the Talmud Yerushalmi, the Talmud Babli and in Midrash Aggada are echoed in the results of our work.We have found in the Mishna and the Tosefta humor in various forms and functions. A comprehensive study of humorous anecdotes in these two textual corpora lends a new perspective about the rabbis and their writings: it also sheds light on the rabbis’ personalities and the house of study atmosphere, struggles within the rabbinic movement as well as with outside opponents, and the evolution of humor between the Mishna, the Tosefta and the Talmudim. The large majority of the stories found in the Mishna and the Tosefta are not humorous, but this proportion is reversed in certain themes: in polemics within the tannaitic movement we find an equal number of humorous and serious texts, and in polemics with opponents to the tannaitic movement, humorous texts are predominant. The tannaitic humor is complex and diversified, it traces the origins of modern Jewish humor not only to the Talmud but back to the tannaitic period, it helps explain some enigmatic texts, and to better know the tannaitic ideology.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA082 |
Date | 15 September 2017 |
Creators | Ohali, Avigail |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Costa, José |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0024 seconds