Les calottes polaires, ou inlandsis, sont parmi les principaux contributeurs à la montée des océans. Ces systèmes dynamiques gagnent de la masse par accumulation de neige, et en perdent par fonte au contact de l’océan et à la surface, ainsi que par le vêlage d’icebergs. Depuis plus de trois décennies, les observations ont montré que les calottes polaires de l’Antarctique et du Groenland perdent plus de masse qu’ils n’en gagnent. L’évolution des glaciers suite à ce déséquilibre de masse est devenue aujourd’hui l’une des problématiques les plus importantes des implications du changement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a identifié la contribution des glaciers comme l’un des facteurs clés d’incertitude de prédiction de l’élévation du niveau des mers. La modélisation numérique est le seul outil efficace pour répondre à cette question. Cependant, modéliser l’écoulement de glace à l’échelle du Groenland ou de l’Antarctique représente un défi à la fois scientifique et technique. Deux aspects clés de l’amélioration de la modélisation des glaciers sont abordés dans cette thèse. Le premier consiste à déterminer certaines propriétés non mesurables de la glace par méthode inverse. La friction ou la rigidité des barrières de glace, sont des paramètres qui ne peuvent être mesurés directement et doivent donc être déduits à partir d’observations par télédétection. Nous appliquons ici ces inversions pour trois modèles d’écoulement de glace de complexité croissante: le modèle bidimensionnel de MacAyeal/Morland, le modèle dit d’ordre supérieur de Blatter/Pattyn et le modèle full-Stokes. Les propriétés ainsi calculées sont ensuite utilisées pour initialiser des modèles grande-échelle et pour déterminer le degré de complexité minimum nécessaire pour reproduire correctement la dynamique des glaciers. Le second aspect abordé dans ce travail est l’amélioration de la consistance des données pour la modélisation numérique. Les données disponibles sont souvent issues de campagnes de mesures s’étalant sur plusieurs années et dont résolutions spatiales varient, ce qui rend leur utilisation pour des simulations numériques difficiles. Nous présentons ici un algorithme basé sur la conservation de la masse et les méthodes inverses pour construire des épaisseurs de glace qui sont consistantes avec les mesures de vitesse. Cette approche empêche la redistribution artificielle de masse qu’engendrent généralement les autres méthodes de cartographie de l’épaisseur de glace, ce qui améliore considérablement l’initialisation des modèles d’écoulement de glace. Les avancées présentées ici sont des étapes importantes afin de mieux caractériser de manière précise les glaciers et de modéliser leur évolution de manière réaliste. / Ice sheets are amongst the main contributors to sea level rise. They are dynamic systems; they gain mass by snow accumulation, and lose it by melting at the ice-ocean interface, surface melting and iceberg calving at the margins. Observations over the last three decades have shown that the Greenland and Antarctic ice sheets have been losing more mass than they gain. How the ice sheets respond to this negative mass imbalance has become today one of the most urgent questions in understanding the implications of global climate change. The Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) has indeed identified the contribution of the ice sheets as a key uncertainty in sea level rise projections. Numerical modeling is the only effective way of addressing this problem. Yet, modeling ice sheet flow at the scale of Greenland and Antarctica remains scientifically and technically very challenging. This thesis focuses on two major aspects of improving ice sheet numerical models. The first consists of determining non-observable ice properties using inverse methods. Some parameters, such as basal friction or ice shelf hardness, are difficult to measure and must be inferred from remote sensing observations. Inversions are developed here for three ice flow models of increasing complexity: MacAyeal/Morland’s shelfy-stream model, Blatter/Pattyn’s higher order model and the full-Stokes model. The inferred parameters are then used to initialize large-scale ice sheet models and to determine the minimum level of complexity required to capture ice dynamics correctly. The second aspect addressed in this work is the improvement of dataset consistency for ice sheet modeling. Available datasets are often collected at different epochs and at varying spatial resolutions, making them not readily usable for numerical simulations. We devise here an algorithm based on the conservation of mass principle and inverse methods to construct ice thicknesses that are consistent with velocity measurements. This approach therefore avoids the artificial mass redistributions that occur in existing algorithms for mapping ice thickness, hence considerably improving ice sheet model initialization. The advances made here are important steps towards the ultimate objective of accurate characterization of ice sheets and the realistic modeling of their evolution.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011ECAP0062 |
Date | 22 December 2011 |
Creators | Morlighem, Mathieu |
Contributors | Châtenay-Malabry, Ecole centrale de Paris, Aubry, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0027 seconds