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Les idées politiques d'Étienne Parent, 1822-1825.

Caractériser le journalisme de 1820 n'est certes pas chose facile. Peu d'études sérieuses sur le sujet existent et celles qui y sont consacrées ne traitent que d'un journal en particulier, d'un ou de quelques journalistes ou, simplement, de l'évolution du journalisme dans son ensemble comme les travaux de G. Angers ou de W.H. Kesterton. Seuls André Beaulieu et Jean Hamelin tentent de dégager certaines caractéristiques de cette presse: mauvais papier, mauvaise impression, composition à la main, presse à bras; journaux de petits formats, publications hebdomadaires, prix élevés. Quant au contenu, c'est la politique provinciale, avec les nombreuses polémiques qu'elle suscite entre la rédaction d'un journal et ses correspondants ou entre les différents rédacteurs, qui occupe la plus large partie du journal, même si de nouvelles rubriques comme les annonces commerciales, les faits divers et les nouvelles étrangères remplissent de plus en plus les "papiers" surtout en période de calme sur la scène politique locale. Cette presse, déjà diversifiée, manifeste ses tendances par l'orientation du contenu qui montre bien les principales préoccupations des journalistes de l'époque: information, formation générale, formation politique à l'appui des partis. Information comme Le Spectateur canadien, L'Aurore et Le Courrier du Bas-Canada; formation générale comme L'Abeille canadienne et La Bibliothèque canadienne qui se veulent des instruments de diffusion de la culture en présentant des extraits littéraires et des notes historiques, en publiant aussi les jeunes poètes qui méritent d'être encouragés quand ce ne sont pas simplement les rédacteurs qui caressent la muse. Ce qui caractérise ce que l'on peut appeler "la grande presse", la presse d'opinion et de combat avec le Montreal Herald, le Quebec Mercury et Le Canadien, c'est qu'elle est d'abord dévouée aux intérêts des partis, généralement dirigée par des jeunes gens qui s'orientent vers les professions libérales ou se servent du journalisme comme tremplin pour aborder la carrière politique. Presse d'opinion et de combat, elle montre l'âpreté des luttes que se livraient le parti canadien et le parti anglais sur les problèmes les plus importants de l'heure: la question des subsides qui, à partir de 1819, constituera un malentendu continuel entre les différentes branches de la législature; le partage des revenus douaniers entre le Haut-Canada et le Bas-Canada; l'affrontement des individus, des partis et des races dans le grand débat de l'union, pour ne souligner que quelques-unes des questions les plus importantes qui ont préoccupées, au plus haut point, nos hommes politiques et leurs intermédiaires auprès du public, les journalistes. Une période de crise favorise l'apparition de nouveaux journaux et celle de 1822 fut l'occasion de lancements d'hebdomadaires politiques comme le Canadian Spectator, le Free Press, La Gazette canadienne et La Sentinelle qui vont suivre Le Canadien dans opposition au projet d'union, contre les prétentions du Quebec Mercury et du Montreal Herald. Ces journaux d'opposition, bien qu'ils fassent front commun sur la principale question qui préoccupe les Canadiens à cette époque, sont cependant de tendances différentes ou opposées concernant les pouvoirs et les prérogatives attribuées à chaque branche du pouvoir politique, supportant la concentration du pouvoir entre les mains de l'Exécutif comme Le Spectateur canadien et le Canadian Spectator ou favorisant le contrôle du gouvernement par l'Assemblée comme le prône Le Canadien. Un jeune journaliste s'impose à l'attention du public à l'époque en s'opposant farouchement au projet d'union des Canadas: Etienne Parent. Il entreprend sa carrière au moment où commence à s'agiter cette grande question et, au surplus, à la direction du journal qui, par ses antécédents et son nom même, Le Canadien, se devait, il est vrai, d'être le porte-parole d'un parti, mais surtout de tout un peuple. Cette crise, au cours de laquelle il fait ses premières armes comme commentateur et penseur politique, permet de saisir quelques éléments de sa pensée politique, mais celle-ci cependant se précise et de diversifie suivant l'évolution des événements politiques européens et les perturbations qui agitent la scène politique locale. C'est donc la pensée politique globale d'Etienne Parent, telle qu'exprimée dans Le Canadien de 1822 à 1825, que nous tenterons de cerner en montrant comment elle s'est constituée, a évoluée et s'est finalement cristallisée autour de quelques points essentiels . / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28706
Date25 April 2018
CreatorsBernier, Benoît
ContributorsSylvain, Philippe
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Formatx, 163 p., application/pdf
CoverageQuébec (Province), 19e siècle
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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