Intervalle : Roman autofictif composé de courts chapitres qui alternent entre le présent et le passé de la narratrice. Le lecteur est convié à suivre le fil des questionnements identitaires et des péripéties qui surviennent sur le chemin du personnage de Maude, alors qu’elle tente de trouver sa place dans un monde qu’elle ne comprend pas toujours. Elle veut sortir de sa torpeur, causée notamment par un emploi aliénant en restauration ainsi que par l’angoisse et l’appréhension d’entamer des études aux cycles supérieurs en littérature. Sa quête identitaire commence par un voyage dans le Maine lors duquel elle rencontre un humoriste connu. Mais le fil conducteur du récit tient surtout aux questionnements de Maude – comment se retrouver soi-même, comment continuer seule, après son histoire avortée avec Antoine. Si les nouvelles connaissances ou les amis.es de longue date de Maude traversent le texte pour la conseiller et changer, à leur façon, sa vision du monde et de sa personne, c’est le personnage du grandpère, appelé affectueusement Papi, qui revient sans cesse appuyer la narratrice, que ce soit par des souvenirs d’enfance ou par une visite à sa maison sur le bord de la grève, à Saint- Jean-Port-Joli. Filiations et ruptures chez Catherine Mavrikakis : le cas de Ça va aller : Publié en 2002, Ça va aller de Catherine Mavrikakis est un curieux roman aux allures de pamphlet. L’auteure nous y présente la quête identitaire d’un personnage féminin, inscrite dans les profondeurs de la psyché québécoise. Elle y expose la relation que l’improbable et explosive narratrice, Sappho-Didon Apostasias, entretient avec la littérature, ambiguë s’il en est du fait qu’elle s’en réclame autant qu’elle la rejette. L’auteure fait de Réjean Ducharme un personnage mythique du récit, et Hubert Aquin y est apparenté à un spectre aux allures de prophète. Ces auteurs sont ici dépeints comme des figures paternelles, même s’ils y demeurent absents et fantomatiques, ce qui place la narratrice dans une posture d’héritière de ces deux grandes figures de la littérature québécoise. Cet essai s’intéresse au fait que, malgré une première lecture qui tend vers une rupture nette avec le monde littéraire, il y aurait, dans l’écriture de Mavrikakis, des traces d’une probante filiation, que ce soit par des marqueurs généalogiques, institutionnels, sociologiques, narratifs, stylistiques ou littéraires. Puisque Ça va aller pose la question de l’héritage, cherchant à distinguer ce qu’il faut conserver de ce qu’il faut, au contraire, évacuer, la posture d’héritière mélancolique de l’auteure et de sa narratrice peut être associée à un deuil irrésolu qui permettrait de préserver les liens avec les disparus, mais qui offrirait aussi la possibilité de faire advenir de nouvelles formes littéraires et identitaires.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/35698 |
Date | 31 July 2019 |
Creators | Leclerc Guay, Maude |
Contributors | Beaulieu, Alain |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 1 ressource en ligne (v, 136 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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