Cette recherche vise à explorer une voie d'explicitation et de compréhension des problèmes d'insertion professionnelle de personnes immigrantes au Canada. Les théoriciens du capital humain et les fonctionnalistes considèrent la scolarisation comme étant un facteur homogénéisant et l'investissement par excellence pour une meilleure insertion et pour assurer l'égalité des chances sur le marché du travail. Ainsi, peu importe leur appartenance sociale et/ou ethnique, les personnes qui seraient appelées à occuper les positions les plus importantes dans la société seraient celles qui détiendraient des diplômes d'enseignement supérieur. Cette assertion est contredite par un nombre important de recherches dont les résultats montrent que plusieurs facteurs autres que le capital humain (mesuré par le diplôme) interviennent dans le processus d'insertion professionnelle. C'est le cas dans la recherche présente. Fondée sur un triple cadre théorique (rapports sociaux de sexe, rapports sociaux de race, capital social) et une méthodologie qualitative, il y est fait l'hypothèse générale que les rapports sociaux inégaux de sexe à la faveur des hommes et les rapports sociaux de race constituent des facteurs de division et de hiérarchisation dans l'ensemble de la vie sociale. Par conséquent, ils déteignent sur le processus d'insertion professionnelle. Par ailleurs, l'hypothèse selon laquelle le capital social, davantage que la notion de capital humain, structure le processus d'insertion professionnelle des femmes de minorités visibles au Canada y est également formulée. La présente recherche explore ces hypothèses à partir de l'expérience du processus d'insertion professionnelle de quatorze immigrantes "noires" d'origine africaine, détentrices d'un grade universitaire et résidentes de la ville de Québec (QC, Canada). Les résultats de cette recherche montrent que le processus d'insertion professionnelle de ces femmes est non seulement obstrué par des difficultés relatives à la structure du monde du travail, mais qu'effectivement, la division sociale sexuelle du travail (domestique et salarié) et la division sociale raciale y ont également une influence certaine. De même, les ressources sociales dont disposent ces femmes y jouent un rôle important. Leur capital humain (la détention d'un grade universitaire) structure également leur processus d'insertion professionnelle, même s'il n'en garantit pas la réussite selon la définition qu'elles formulent. Les résultats font voir, en outre, les facteurs qui faciliteraient ce processus, ainsi que les moyens mis en oeuvre par ces femmes pour surmonter les obstacles auxquels elles ont eu à faire face.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/20412 |
Date | 13 April 2018 |
Creators | Nkolo, Christiane |
Contributors | Cloutier, Renée |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | viii, 398 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.0024 seconds