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Le fleuve et la cité : représentations de l'immigration et esquisses d'une action de l'État québécois, 1945-1968

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'immigration appartient au registre de la réalité vécue de la société québécoise. Ces immigrants s'établissent en nombre important dans la société-hôte. Par leur présence, ils transforment certaines conditions économiques. De plus, ils préfèrent s'intégrer à la minorité anglophone, plutôt qu'à la majorité francophone. Cette réalité inquiète profondément les acteurs politiques de la Société civile et de l'État au Québec. En 1945, ils considèrent la communauté politique comme organique, dont les attributs relèveraient de l'ethnicité et de la religion. Dans cette perspective, l’Autre, sous les traits de l’immigrant, est représenté comme une menace à l'organicité. En leur procurant une certaine consonance avec leur environnement, ces acteurs politiques, notamment les nationalistes canadiens français, excluent cet Autre qui n'est pas conforme à Soi, dont la présence fait dissonance. Au début, pour les nationalistes, seul l'immigrant idéal, doté des attributs valorisés de la francité et du catholicisme, échappe au rejet. Au cours de la Révolution tranquille, cette représentation se modifie, afin de rétablir une consonance avec les conditions objectives présentes au Québec. Désormais, l'immigration devient un outil de développement national et économique. Ici, l'immigrant idéal acquiert une valeur instrumentale. D'une part, il doit être capable de communiquer dans la langue de la majorité de la population québécoise. D'autre part, il doit détenir un potentiel économique, que l'on peut jauger par la qualification professionnelle et le capital pour fins d'investissement. Suite à ce changement de représentations, les stratégies de ces acteurs politiques vont donc se modifier. De 1945 à 1965, certains entrepreneurs politiques de la Société civile proposent des aménagements à l'État provincial, afin de restreindre l'immigration non conforme au modèle qu'ils se font de la Cité. Toutefois, au sein du système de gouverne, ces projets de politiques se heurtent à un désintérêt des responsables. De 1965 à 1968, les entrepreneurs énoncent de nouveaux projets, qui témoignent de cette remise en cause. Pour eux, l'État québécois doit intervenir en occupant son champ de compétence dans ce domaine. Dès 1965, par la création d'infrastructures administratives, les responsables politiques manifestent leur intention d'agir. La conjonction de plusieurs priorités politiques favorise ainsi la création d'un ministère québécois de l'Immigration, dès novembre 1968. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/21380
Date16 April 2018
CreatorsPâquet, Martin
ContributorsJones, Richard
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatx, 429 f., application/pdf
CoverageQuébec (Province), 20e siècle
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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