Le présent travail a pour objectif de montrer que les réflexions théoriques et les remarques à caractère technique suscitées au cours de l’histoire par le sublime permettent d’approfondir la question du sens de l’art abstrait. En retour, il vise à tracer les voies par lesquelles l’art abstrait porte à témoigner du sublime, à le penser et à le reconnaître. La relation que l’art abstrait entretient avec la tradition du sublime n’est pas univoque, car certaines parmi ses manifestations tendent à confluer dans la tradition du beau et à renouer avec la pratique de la mímēsis (dont la notion classique déborde les notions modernes d’imitation, de représentation et de figuration). Force est de constater que l’impression d’étrangeté provoquée par le sublime se distingue du plaisir de la reconnaissance qui accompagne le beau et qui est l’effet de la mímēsis accomplie. Ainsi il s’agira de départager l’abstraction, laquelle aurait pour objet l’harmonie sous sa forme abstraite, et l’art abstrait, lequel procurerait un émoi propice au sublime. Cet émoi ne constituera pas le seul critère discriminant en matière de choix des démarches à comparer. D’autres aspects seront pris en considération, à savoir la simplicité, la grandeur et l’obscurité, qui, sous certaines conditions et une fois réunies, peuvent prêter existence au sublime. L’intérêt de l’approche proposée consiste à considérer différentes pratiques abstraites sous un angle, celui du sublime, qui offre la possibilité de les relier à des pratiques figuratives, poétiques, oratoires ou architectoniques dans une perspective historique, mais aussi d’en reconnaître les enjeux et les difficultés spécifiques. / The objective of this thesis is, on the one hand, to show how the theoretical reflections and technical considerations raised throughout history by the sublime allow a deeper understanding of the meaning of abstract art. On the other hand, this thesis explores the way in which abstract art gives rise to the experience of the sublime and therefore to a reflection on it and to its recognition. The relation between abstract art and the tradition of the sublime is not unproblematic. Some of the manifestations of abstract art have a tendency to relate to the tradition of beauty and the practice of mímēsis (whose classical meaning goes beyond the modern notion of imitation, representation and figuration). It is important to note that the impression of strangeness provoked by the sublime differs from the pleasure gained from the recognition that accompanies beauty and is the effect of the accomplished mímēsis. Therefore, it is a question of distinguishing between abstraction, whose objective is harmony in its abstract form, and abstract art, which provokes an agitation that can generate the sublime. In addition to agitation, other aspects will be taken into consideration, namely simplicity, grandness and obscurity. These aspects can, under certain conditions and once they are brought together, give rise to the sublime. The approach of this thesis is important because it considers abstract practices from the angle of the sublime which offers the possibility (a) to link abstract practices with figurative, poetic, oratory or architectural practices in a historical perspective, and (b) to identify specific issues and problems of abstract practices.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA100143 |
Date | 02 November 2011 |
Creators | Scalco, Diego |
Contributors | Paris 10, Saint Girons, Baldine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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