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L'érection sans prescription

Objectif : Explorer les motivations qui amènent des hommes âgés de 18 à 35 ans, qui vivent sur le territoire québécois et qui n'ont pas reçu de diagnostic de dysfonction érectile (DE) d'un professionnel de la santé, à performer leur identité de genre en consommant des médicaments pour le traitement des problèmes de DE, obtenus sans prescription du médecin. Problématique : Depuis l'avènement du Viagra en 1998, la consommation de médicaments pour le traite-ment des problèmes de DE, obtenus sans prescription du médecin, semble augmenter sans cesse malgré les effets que cela peut entraîner sur la santé, la qualité de la relation de couple et l'identité de genre des hommes qui en consomment. Les compagnies qui produisent ces médicaments ne visent qu'à rendre leur consommation essentielle à l'expression de la sexualité masculine (Croissant, 2006) en offrant une vision qui se place, selon plusieurs auteurs (Giami, 2004 ; Grace, Potts, Gavey et Vares, 2006), en continuité avec les dictats de la socialisation masculine, dont la pornographie est partie prenante (Crooks et Baur, 2009 ; Dorais, 2011 ; Tremblay, 2012), et les injonctions de la société de performance qui encourage la médicalisa-tion de toutes les sphères de la vie sous peine d'être un sous-homme (Croissant, 2006). Cadre théorique : C'est par la théorie de la performativité élaborée par la philosophe Judith Butler dans Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity, publié en 1990, que sont explorées les précon-ceptions construisant les identités des hommes performant leur sexualité en intervenant médicalement sur leur corps en consommant des médicaments destinés au traitement des dysfonctions. Méthodologie : Sept hommes âgés de 21 à 32 ans ont livré leurs perceptions sur leur consommation de médicaments pour le traitement des DE, obtenus sans prescription du médecin, leur sexualité et leur mascu-linité au moyen d'entrevues qualitatives. Résultats : Les répondants ont une vision hétéronormative de la masculinité et de la sexualité qui exige parfois la prise de médication pour y correspondre. Certains d'entre eux ont usé du médicament pour stimu-ler et maintenir leur érection et les autres l'ont fait pour retarder leur éjaculation. Discussion : Neuf préconceptions relatives à la sexualité masculine des répondants ressortent des entre-vues telles « La pornographie est hyperréelle et la sexualité est pornographique », « Le féminin est dange-reux », « Le médicament pour le traitement des dysfonctions érectiles permet à l'homme de préserver son identité intacte », etc. Mots-clés : dysfonction érectile, usage récréatif, illicite, Viagra, performance, hyperréalité, masculinité, sexualité, hétéronormativité, hétérosexisme.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27378
Date24 April 2018
CreatorsSirois-Marcil, Justin
ContributorsTremblay, Gilles
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (x, 80 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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