Return to search

La doctrine kantienne du bien et du souverain bien.

Même si la question du souverain bien et de ce qui le constitue était au fondement des systèmes moraux des Anciens, elle semble n'être plus à l'ordre du jour pour nous, les Modernes. Pourtant, nous dit Kant, l'homme ne peut rien vouloir si ce n'est sous l'idée d'une fin et il a besoin, pour pouvoir mettre un terme à la série de ses fins, de concevoir un inconditionné, une fin " architectonique" sienne, dont le nom est le " souverain bien ". En abordant à nouveau la question du sens universel de la vie humaine, Kant adhère à une conception antique de la philosophie pratique dans laquelle celle-ci, en tant que téléologie morale, enseigne à l'homme en quoi doit consister la fin absolument nécessaire de sa conduite et comment il peut l'atteindre. Il élabore donc, comme les Anciens, une théorie du "summum bonum" dont le point d'orgue est la réponse aux deux questions pratiques de la philosophie. Que puis-je espérer (question de l'essence du souverain bien) ? Que dois-je faire (question de la conduite menant au souverain bien) ? Mais la Révolution copernicienne consiste, en éthique, à découvrir que le concept du bien et celui du bien le plus grand sont déterminés par la loi morale. La morale kantienne formule d'abord la loi morale, pour ensuite définir le bien et le souverain bien, tandis que les Anciens faisaient l'inverse. Ces points de méthode sont responsables d'une théorie qui s'oppose aux morales antiques par plusieurs aspects. Elle conduit à l'idée d'une hétérogénéité de fins humaines qui implique une conception du souverain bien comme une synthèse contenant un rapport de subordination, le bonheur conditionné par la moralité.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-01001687
Date03 July 2013
CreatorsGiraud, Thomas
PublisherUniversité Panthéon-Sorbonne - Paris I
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

Page generated in 0.0023 seconds