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Initier des coopérations inter-organisationnelles dans les démarches d’écologie industrielle et territoriale : une relecture en termes de sociologie de la traduction et de la théorie des objets-frontière / Initiate inter-organizational cooperations in industrial and territorial ecology processes : a reinterpretation in terms of the sociology of translation and the theory of boundary objects

Les démarches d’écologie industrielle et territoriale (EIT) sont encore rares alors que d’une part, le développement durable dont elles se revendiquent est de plus en plus présent dans la vie des organisations et que d’autre part, elles relèvent de ce que certains appellent la « science de la durabilité ». On s’aperçoit par ailleurs que les travaux de recherche qui leur sont consacrés portent principalement sur la dimension physique des flux de matières et d’énergies échangés. Peu de choses sont dites sur les acteurs qui utilisent ces flux et sur les organisations qui les produisent ou les consomment. Pourtant, dire avec l’EIT qu’il faut sortir d’un fonctionnement optimisé aux bornes de l’organisation pour s’inspirer du fonctionnement performant des écosystèmes naturels, c’est dire qu’il faut parvenir à construire des coopérations inter-organisationnelles. La problématique des coopérations inter-organisationnelles n’est pas nouvelle pour les sciences de gestion. Les travaux disponibles traitent toutefois rarement de la phase amont d’initialisation des coopérations, en particulier lorsque l’intérêt de la coopération n’est pas évident a priori. L’objectif de cette thèse est alors de comprendre comment donner envie aux acteurs (organisation et individus) de coopérer quand, il n’y a ni contrainte règlementaire ni incitations économique évidente à le faire, comme c’est le cas pour l’instant dans les démarches d’EIT. En s’appuyant d’une part sur les travaux de la sociologie de la traduction et de la théorie émergente des objets-frontières et d’autre part, sur l’analyse de quatre démarches françaises d’EIT, notre travail propose des éléments de réponse sur ce qui permet d’ « enrôler » les acteurs dans ces démarches et partant, sur la façon dont il est possible d’initier les coopérations inter-organisationnelles qu’elles requièrent. Les résultats de ce travail suggèrent une grande souplesse dans la conduite de ces démarches : plutôt que d’essayer de convaincre d’un intérêt peu évident à formuler a priori, les promoteurs de projets peuvent avoir intérêt à laisser parler les besoins, envies et attentes des acteurs sollicités. A eux de mobiliser des objets-frontières qui puissent aider à construire un contexte partagé, et à identifier les intérêts de participer ensemble, à la dynamique d’une démarche d’EIT. La thèse montre en définitive comment la traduction doit être envisagée dans le contexte spécifique de l’EIT. Elle a cependant des implications concrètes et théoriques pour tous ceux qui s’intéressent à la dynamique des coopérations inter-organisationnelles, à la sociologie de la traduction et à la théorie des objets-frontières. / Industrial and territorial ecology (ITE) is still a very recent and rare approach. However, the method of sustainable development, to which ITE belongs, is more and more present in today's organizations and ITE is increasingly considered to be the 'science of sustainability'.Research on ITE is mainly focused on the physical dimension of energy exchanges and material flows. Today, little has been found on the actors who use these flows and the organizations who produce or consume them. However, stating that the implementation of ITE requires change from a mechanism optimized at the organizational boundaries to a performing natural ecosystems mechanism, means thinking outside organizational boundaries. While inter-organizational cooperation is not new to management studies, the research carried out on this topic rarely addresses the initiation phase of cooperation, especially when the interest of cooperation is not clear at first insight. The objective of the present thesis is to understand how to prompt actors (organizations and individuals) to cooperate when there are no regulatory constraints or obvious economic incentives to do so, as it is currently the case in ITE approaches. This thesis is based on first the work of the sociology of translation and the emerging theory of boundary objects, and second on the analysis of four French ITE approaches. This thesis provides a better understanding of the mechanisms that allow to "enrol" players in the ITE processes and how it is possible to initialize the inter-organizational cooperation they require. The results of this study suggest a high degree of flexibility in the conduct of the ITE approach: rather than trying to convince actors of a benefit that is difficult to formulate, project leaders may have more success letting the needs, desires and expectations emerge. If they see it as their responsibility to mobilize boundary objects that can help in building a shared context and identify the common interests to participate all together, the dynamics of a successful ITE process can emerge.Ultimately, this thesis shows how translation must be considered as an important element in the specific context of ITE. We show both practical and theoretical implications for those who are interested in the dynamics of inter-organizational cooperation, in the sociology of translation and in the theory of boundary objects.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012LYO30020
Date01 March 2012
CreatorsAbitbol, Leïa
ContributorsLyon 3, Baret, Christophe, Dany, Françoise
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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