Le courant des musiques industrielles, apparu au milieu des années 1970 et loin de s’en tenir à un phénomène d’expérimentation sonore, a produit en quelques années une culture visuelle globale croisant différents médias (graphisme, film, performance, vidéo), dans un dialogue étroit avec l’héritage de la modernité et sous l’emprise croissante des technologies. Ce phénomène britannique amorce un mouvement qui connaît un grand développement en Europe, aux États-Unis et au Japon durant les années 1980. Les expérimentations sonores déployées par les groupes industriels – élaboration de synthétiseurs, manipulation et transformation de sons enregistrés issus de bandes audio, recyclées ou conçues par les artistes – viennent enrichir un éventail de productions visuelles radicales, prenant ses sources dans les utopies modernistes de la première partie du XXe siècle. Cette thèse entend inscrire le projet visuel de la culture industrielle dans une histoire générale de l’art en analysant les différentes thématiques abordées par les principaux acteurs du mouvement. Dans la première partie, l’étude du contexte postindustriel de l’époque révèle combien ces performers intègrent à leurs œuvres une esthétique de la destruction par une appropriation des friches industrielles et urbaines comme nouveaux lieux de création. La deuxième partie envisage les « tactiques de choc » du genre industriel par le prisme du contrôle mental, de la criminalité, du totalitarisme et de la psychiatrie, avant de traiter d’un féminisme pro-sexe radical. Ces enjeux transitent vers un fort intérêt pour l’occultisme et le transhumanisme, faisant l’objet d’une troisième partie consacrée à la façon dont les artistes modifient leurs corps par des rituels magiques contemporains et par des expériences physiques confrontées aux nouvelles technologies qui renouvellent les protocoles habituels du domaine de la performance. / Industrial musics appeared in the mid-1970s, and far from sticking to a phenomenon of sound experimentation, produced in a few years a global visual culture operating at the intersection of a multitude of media (graphics, film, performance, video), in a close dialogue with the legacy of modernity and under the growing influence of technology. This British movement had a great development in Europe, the United States and Japan during the 1980s. The sound experiments deployed by the industrial bands – designing synthesizers, manipulate and transform sounds recorded from audio tapes, recycled or conceived by the artists – were supplemented by a rich array of radical visual productions, taking its sources in the modernist utopias of the first part of the 20th century. This thesis aims to include the visual project of industrial culture in a general history of contemporary art by analyzing the different topics tackled by the main actors of the movement. In the first part, the study of the postindustrial context of this period reveals how these performers integrate in their works an aesthetic of destruction through industrial and urban wastelands used as new places of creation. The second part examines the “shock tactics” of industrial music through mind control, crime, totalitarianism and psychiatry, before dealing with radical sex-positive feminism. These issues move towards a strong interest in occultism and transhumanism, studied in the third part, which is devoted to the body modifications of these artists through contemporary magic rituals and physical experiments confronted with new technologies that renew the usual protocols in performance art.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01H046 |
Date | 17 November 2018 |
Creators | Ballet, Nicolas |
Contributors | Paris 1, Rousseau, Pascal |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.238 seconds