Cette thèse porte sur le processus d’institutionnalisation de l’habitat participatif, mettant en question la conjonction d’intérêt des acteurs associatifs et politiques qu’il connait depuis le début des années 2010. Ces initiatives citoyennes, apparues vers le milieu des années 2000 sous des appellations diverses, se sont unifiées sous le vocable « habitat participatif » en 2010, manifestant ainsi la volonté d’apparaitre en un mouvement unique et revendicatif de valeurs sociales et environnementales accrues par rapport au parc de logement traditionnel. Ces opérations ne sont cependant pas les premières du genre avec des formes proches de projets émergeants dès la fin des années 1970, jusqu’au milieu des années 1990 sous des appellations diverses, guidés par l’action collective : habitat groupé autogéré, habitat groupé ou encore habitat partagé. Au-delà de la différence générationnelle, ce travail met l’accent sur les mécanismes de transformations temporels, sociaux et politiques du mouvement de l’habitat participatif, ainsi que sur leurs effets sur les acteurs impliqués. Durant cinq ans, l’étude s’est nourrie d’une enquête sur deux opérations de la Métropole Lilloise ayant émergé dans ces deux contextes historiques, permettant ainsi d’alimenter les analyses fondées sur une méthodologie qualitative variée (entretiens, observations, analyse documentaire). Pour mieux caractériser les opérations françaises et leurs évolutions, le choix a été fait de les mettre en perspective avec les exemples du Danemark et du Canton de Genève. S’inscrivant dans une sociologie de la ville, avec une orientation théorique et méthodologique inspirée par l’interactionnisme sans pour autant s’y enfermer, la thèse propose une analyse historique et thématique de la genèse de la construction allant des implications historiques du vivre ensemble et de la conception du commun, à la construction associative à travers les décennies. Le détour génésiaque s’offre ainsi comme un préalable indispensable pour comprendre les mécanismes d’action et leurs effets sur les acteurs politiques et professionnels dont les pratiques et les usages sont ancrés dans un monde où l’habitant reste souvent une figure mineure de la participation. C’est l’habitant-acteur qui fait l’objet du dernier axe de ce travail, dans la dimension individuelle, mais également collective : d’une part pour saisir les motifs d’implication dans ces projets alternatifs de long-terme, d’autre part, pour mettre en lumière les modifications induites dans la vision et les pratiques habitantes. / This thesis is based on the inclusion of cohousing, since the early 2010, in a process of institutionalization in which the interests of associative and political actors converge. These city initiatives, which appeared in the mid-2000s under various names, were unified under the term "habitat participatif" in 2010, thus demonstrating the will to appear as a single movement representing greater social and environmental values compared to the traditional housing stock. However, these operations were not the first of their kind with similar collective projects emerging from the late 1970s until the mid-1990s under various names: self-managed group housing, grouped housing or shared housing. Beside the generational difference, this work focuses on the mechanisms of temporal, social and political transformations of the cohousing movement, as well as their effects on the actors involved. For five years, the study was based on two Lille Metropole operations that emerged in these two historical contexts, thus making it possible to study the results of a varied qualitative analysis. To strengthen the approach and to highlight evolution patterns, I put the French case into perspective with the examples of Denmark and the Canton of Geneva. Guided by the principles of urban sociology and by interactionism, without strictly sticking to them, I first develop the theoretical and methodological framework of this research. Then I move on to make a historical and thematic analysis of the genesis of construction, ranging from the historical implications of living together and the conception of the common, to associative construction over the decades. I believe that a detour in the genesis of this phenomenon is an essential prerequisite to understand the mechanisms of action and their effects on political and professional actors, whose practices and uses are rooted in a world where the inhabitant is often only a minor figure. The inhabitant actor is the ultimate object of analysis of this work, in both an individual and a collective dimension. This is mainly done, on the one hand, to grasp the reasons to get involved in these alternative long-term projects and, on the other hand, to highlight the changes induced in the vision and the living practices.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LIL1A021 |
Date | 12 December 2018 |
Creators | Magnier, Jeoffrey |
Contributors | Lille 1, Hammouche, Abdelhafid |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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