Cette thèse cherche à comprendre l’appartenance des immigrant.e.s à l’intersection de la langue et de la religion. Elle explore comment les vécus des juif.ves de l’Afrique du Nord et de la Turquie diffèrent les uns des autres et ce que cela dit sur l’interculturalisme et le multiculturalisme au Canada. Elle examine comment les particularités sociétales de Montréal et de Toronto s’intègrent dans les processus de négociation de la différence et créent une relation complexe entre la langue et la religion. En outre, cette thèse cherche à comprendre comment les relations entre les participant.e.s et les groupes majoritaires et les relations inter et intra-juives se forment et se transforment au fil des négociations. L’analyse des récits de vie mettent en évidence le rôle central de la langue et de la religion dans la formation de l’identité du groupe, ainsi que dans la construction de multiples modèles de facettes d’inclusion et d’exclusion vécus par les participant.e.s. Je démontre comment l’identité juive des participant.e.s est fortement attachée à la langue, plutôt que seulement à la religion. Cela permet de donner un sens à l’importance continue de la religion à l’ère « post-laïque », en particulier à la manière dont la religion culturelle est apparue comme un déterminant important de la formation de frontières des immigrant.e.s chez les communautés que j’ai interrogées.
Les données empiriques de cette étude ont été recueillies sur une période totale de neuf mois entre mai 2020 et février 2021. À partir des données basées sur des entrevues de récits de vie, mon analyse de la relation complexe entre langue et religion s’appuie sur les relations des participant.e.s avec la culture majoritaire, et les relations inter et intra-juives. Au Québec, je décris en détail comment les juif.ves de l’Afrique du Nord francophones de première génération ont été pris entre les Franco-Québécois et leurs coreligionnaires, les Ashkénazes anglophones et yiddishophones, ce qui a conduit à la reconnaissance de leur communauté dans la province. Il existe des différences générationnelles importantes dans les perspectives des participant.e.s qui m’ont été communiquées. Contrairement aux participant.e.s plus jeunes, je discute comment les juif.ves de l’Afrique du Nord de première génération ont développé un sentiment d’appartenance interculturelle à travers la langue au Québec. À Toronto, les relations des participant.e.s avec la culture majoritaire et les relations intra et interethniques entre elles sont explorées à travers une critique du multiculturalisme comme un moyen de saisir un portrait plus large et structurel du pluralisme canadien. Étant donné que les relations intercommunautaires ne correspondent pas les unes aux autres, je montre comment les juif.ves hispanophones marocain.e.s et turc.que.s ne ressentent pas le besoin de naviguer leur différence entre la majorité et les Ashkénazes anglophones ou yiddishophones, ce qui entraîne à son tour la lacune de reconnaissance de la communauté à Toronto. / This dissertation seeks to understand immigrant belonging at the intersection of language and religion. It explores how the lived experiences of North African and Turkish Jewish immigrants differ from one another and what that says about interculturalism and multiculturalism in Canada. It examines how societal particularities of Montréal and Toronto embed in the processes of negotiating the difference and create a complex relation between language and religion. It further looks at how relations between participants and the majority groups and inter and intra Jewish relations form and transform in these processes. The stories I relate in this thesis highlight the centrality of language and religion in shaping group identity, and the multifaceted patterns of inclusion and exclusion experienced by the interview participants.I show how the Jewish identity of the participants is heavily attached to language, rather than just religion. This makes it possible to make sense of the continuing salience of religion in the “post-secular” age, specifically, how cultural religion emerged as an important determinant of immigrant boundary making in the communities I interviewed.
The empirical data for this study was gathered over a total of nine months between May 2020 and February 2021. Using life-story interview data, my analysis of the complex relationship between language and religion relies on interviewees’ relations with the majority culture, inter and intra Jewish relations. In Québec, I describe in detail how first-generation francophone North African Jews were caught between Franco-Québécois and their coreligionists, anglophone and Yiddish-speaking Ashkenazim, which in turn led to their community being recognized in the province. There are important generational differences in the perspectives that were shared with me. In contrast to younger participants, I discuss how first-generation North African Jews developed an intercultural sense of belonging through language in Québec. In Toronto, interviewees’ relations with the majority culture and intra and inter-ethnic relations amongst them are explored through a critique of multiculturalism as a way to grasp the larger, structural picture of Canadian pluralism. Since intercommunal relations do not map onto one another, I show how hispanophone Moroccan and Turkish Jews do not feel the need to navigate their difference between the majority and English or Yiddish-speaking Ashkenazim, which in turn result in the recognition gap of the community in Toronto.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32064 |
Date | 02 1900 |
Creators | Ülgen, Övgü |
Contributors | Darchinian, Fahimeh |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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