Le contrôle psychologique parental est un facteur de risque réputé pour les problèmes intériorisés des enfants (p. ex., Affrunti & Ginsburg, 2011; McLeod, Wood & Weisz, 2007). Selon la Théorie de l'auto-détermination, le contrôle psychologique mène aux problèmes intériorisés (Ryan, Deci, Grolnick, & La Guardia, 2006) car il brime le besoin fondamental d'autonomie. En effet, recevoir de la pression afin de penser, se comporter et se sentir d’une certaine façon (Ryan, 1982) semble favoriser une régulation trop rigide et surcontrôlée (Ryan et al., 2006). Suite aux travaux de Soenens et Vansteenkiste (2010), la distinction conceptuelle entre deux formes de contrôle psychologique, soit manifestes (p. ex., les menaces, forcer physiquement) et dissimulées (p. ex., la surprotection, le marchandage), ont été utilisées pour évaluer le style parental (Étude 1) et les pratiques disciplinaires (Étude 2).
Le contrôle psychologique parental et le soutien de l'autonomie (Étude 2) ont été mesurés durant la petite enfance puisque (1) les problèmes intériorisés émergent tôt, (2) le développement du sentiment d'autonomie est central au cours de cette période, et (3) attire probablement plus de contrôle psychologique parental. Avec ses deux articles, la présente thèse vise à clarifier la façon dont le contrôle psychologique manifeste et dissimulé est lié au développement précoce de problèmes intériorisés.
L'étude 1 est une étude populationnelle examinant l'impact relatif du style parental sur des trajectoires développementales d'anxiété (N = 2 120 enfants; de 2,5 à 8 ans) avec de nombreux facteurs de risque potentiels provenant de l'enfant, de la mère et de la famille, tous mesurés au cours de la petite enfance. Les résultats ont montré qu'en plus de la timidité des enfants, de la dépression maternelle et du dysfonctionnement familial, le contrôle psychologique manifeste (c.-à-d., coercitif) et dissimulé (c.-à-d., la surprotection) augmentent le risque, pour les enfants, de suivre une trajectoire d'anxiété élevée. Une interaction entre la dépression maternelle et le contrôle dissimulé a été trouvée, ce qui indique que la surprotection augmente l'anxiété des enfants seulement lorsque la dépression maternelle est élevée. Enfin, le contrôle dissimulé prédit également l'anxiété
telle que rapportée par les enseignants de deuxième année.
Le deuxième article est une étude observationnelle qui examine comment l'autorégulation (AR) des bambins est liée au développement précoce des symptômes intériorisés, tout en explorant comment les pratiques disciplinaires parentales (contrôle et soutien de l'autonomie) y sont associées. Les pratiques parentales ont été codifiées lors d'une requête de rangement à 2 ans (contexte "Do", N = 102), tandis que l'AR des bambins a été codifiée à la fois durant la tâche de rangement ("Do") et durant une tâche d'interdiction (ne pas toucher à des jouets attrayants; contexte «Don't » ), à 2 ans puis à 3 ans. Les symptômes d'anxiété / dépression des enfants ont été évalués par leurs parents à 4,5 ans. Les résultats ont révélé que l'AR aux interdictions à 3 ans diminue la probabilité des enfants à manifester des taux élevés de symptômes d'anxiété / dépression. Les analyses ont aussi révélé que le parentage soutenant l'autonomie était lié à l'AR des enfants aux requêtes, un an plus tard. En revanche, le contrôle psychologique manifeste et dissimulé ont eu des effets délétères sur l'AR. Enfin, seul le contrôle dissimulé a augmenté les probabilités de présenter des niveaux plus élevés de problèmes intériorisés et ce, au-delà de l’effet protecteur de l'AR des bambins.
Des résultats mitigés sont issus de cette thèse concernant les effets respectifs des deux formes de contrôle sur les problèmes intériorisés, dépendamment de l'informateur (mère c. enseignant) et de la méthodologie (questionnaires c. données observationnelles). Toutefois, le contrôle psychologique dissimulé était lié à ce problème affectif dans les deux études. Enfin, le soutien à l'autonomie s’est révélé être un facteur de protection potentiel et mériterait d'être étudié davantage. / Parental psychological control is a well known risk factor for children’s internalizing problems (e.g., Affrunti & Ginsburg, 2012; McLeod, Wood & Weisz, 2007). According to self-determination theory, psychological control leads to internalizing problems (Ryan, Deci, Grolnick, & La Guardia, 2006) because it thwarts the basic need for autonomy. Indeed, receiving pressure to think, behave and feel in particular ways (Ryan, 1982) is thought to foster a too rigid and overcontrolled regulation (Ryan et al., 2006). Following Soenens and Vansteenkiste (2010), the conceptual distinction between overt (e.g., threats, physical force) and covert (e.g., overprotection, bribes) forms of psychological control was used when assessing parenting style (Study 1) and disciplinary practices (Study 2). Parental psychological control and autonomy support (Study 2) were measured during toddlerhood as (a) internalizing problems emerge early, (b) the budding sense of autonomy and agency is central during this period, perhaps (c) “pulling for” parental control. With its two articles, the present thesis aims to clarify how overt and covert psychological control relate to the early development of internalizing problems.
Study 1 is a population study examining the relative impact of parenting style onto child anxiety developmental trajectories (N = 2120 children; 2.5- to 8-years-old) along a host of putative child, mother, and family risk factors measured in toddlerhood. Results revealed that in addition to child shyness, maternal depression and family dysfunction, both overt (i.e., coercive) and covert (i.e., overprotection) parenting increase the risk for higher child anxiety. An interaction between maternal depression and covert control was found, indicating that overprotection only increases child anxiety when maternal depression is high. Finally, maternal covert control also predicted second grade teacher reports of children’s anxiety.
Study 2 is an observational study investigating how toddlers’ self-regulation (SR) relates to later internalizing symptoms, while also exploring how parental disciplinary practices (controlling and autonomy-supportive) relate to these child outcomes. Parental practices were coded during a clean-up request task at 2 years of age (“Do” context; N = 102), while toddlers’ self-regulation was coded in both a clean-up (“Do”) and an attractive toys prohibition (“Don’t”) contexts, at age 2 and 3. Their anxious/depressed symptoms were rated by parents at 4.5-years-old. Results revealed that SR to prohibitions at 3-years-old decreased the odds of children showing high levels of anxious/depressed symptoms. Analyses also revealed that autonomy-supportive parenting was positively related to child SR to requests one year later. In contrast, overt and covert controlling parenting had detrimental effects on SR. Finally, only covert control increased the odds of showing higher levels of internalizing problems, above the protective effects of toddlers’ SR skills.
There were somewhat mixed results in this thesis for the respective effects of both forms of control onto internalizing problems, depending on informant (mother vs. teacher) and methodology (questionnaires vs. observational data). However, covert psychological control was related to this affective problem across both studies. Coding autonomy support revealed that it may be an indirect, protective factor that merits further investigation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10547 |
Date | 10 1900 |
Creators | Laurin, Julie |
Contributors | Joussemet, Mireille |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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