« Nous croyons que la poésie des années 1970 à 1980 au Québec s'inscrit dans la continuité d'une poésie plus ancienne, c'est-à-dire celle des années 1950 à 1970, qui fut, quant à elle, scrutée par les critiques d'une façon plus systématique. Nous concentrerons notre attention sur les poètes plus récents, ceux des années 1970 à 1980. Cependant, comme il nous est impossible de tout retenir, nous en avons choisi trois qui sont plus particulièrement significatifs. La question que nous posons aux trois poètes retenus est la suivante: comment des poètes contemporains québécois résolvent-ils l'opposition fondamentale formée à partir de la conscience de chacun et le monde (plus précisément la société) qui les entoure? Comment chaque individu parvient-il à vivre avec son moi profond et la collectivité qui, souvent, le brime? Voilà l'interrogation de base qui nous guidera dans notre étude. Le corpus littéraire de la poésie étant beaucoup trop vaste présentement, nous avons dû nous limiter à l'étude de trois poètes seulement. Pourquoi? Question d'espace. Nous avons donc choisi Pierre Laberge, Alexis Lefrançois et Geneviève Amyot. Le choix de ces trois poètes est justifiable en raison de l'évidence d'un cheminement dans leurs écrits, dont témoignent le nombre et l'importance des recueils publiés (7, 4, 4 recueils respectivement) et la personnalité bien marquée de chacun de ces recueils. Il est sûr toutefois que nous aurions pu choisir d'autres poètes contemporains, puisque l'opposition semble être assez évidente chez nombre d'auteurs. Cependant, outre le cheminement qu'on perçoit dans leurs écrits, les poètes choisis réagissent très différemment à la problématique de base qui est ressentie avec autant d'acuité chez l'un que chez l'autre. C'est précisément pour cette raison que notre choix s'est porté sur ceux-ci. Le but de notre travail est donc de trouver comment chacun des trois poètes réagit devant l'opposition entre le monde et le moi intérieur. Il s'agit pour nous de voir comment se manifeste cette opposition et comment chaque poète en est conscient. Et parce que la souffrance naît de cette opposition, chaque poète tentera d'atténuer ce sentiment d'inconfort. Se creuse alors une distance entre l'univers extérieur, formé principalement par la société qui l'encercle. Une façon d'exorciser la souffrance qui en résulte est la volonté de dire les choses, l'acte de la parole, qui révèle la tragédie de chaque auteur. Saisir la conscience qui anime chaque auteur équivaut à comprendre le combat entre le quotidien banal et la recherche d'un lieu qui permettrait une possible résolution des conflits. C'est ce que nous tenterons de faire. La méthode que nous utiliserons pour saisir l'opposition entre l'intériorité du poète et l'univers extérieur consistera principalement en une étude des phénomènes en cause. Il s'agira pour nous de décrire les réseaux d'images qui surgissent dans les oeuvres à l'étude et de voir comment ceux-ci s'organisent. De la sorte, il sera facile de cerner la conscience chez chaque poète. L'analyse du retentissement de l'image, comme si chaque image engendrait un effet de retour et créait une globalité, fait saisir au lecteur le drame de chaque conscience. Nous tenterons donc de démontrer que, derrière la thématique, existe une orientation permettant au lecteur de voir comment se manifeste cette opposition. Notre travail portera essentiellement sur la découverte de la thématique chez chaque poète retenu. Nous tenterons de manifester cette opposition entre les mondes intérieur et extérieur en nous servant de la méthode thématique d'abord, puis de la phénoménologie ensuite. De la thématique d'abord, afin de suivre, au niveau des mots et des images, le parcours emprunté par chacun des poètes. Deuxièmement, nous tenterons de saisir le parcours sous-entendu de la conscience elle-même qui se dévoile au fur et à mesure que se tisse le réseau thématique. La conscience est donc révélée par les mots et les images et engendre finalement un univers particulier à chaque poète. Il s'agit pour nous de cerner le parcours de chaque auteur par la thématique et de voir comment la conscience de l'opposition se manifeste en analysant cette thématique. L'intérêt est dû principalement à ce que les poètes choisis n'ont à peu près pas été étudiés en profondeur. Mis à part quelques écrits dans les revues spécialisées, il n'existe, à notre connaissance, aucune étude s'intéressant aux auteurs choisis. Le phénomène de la jeune poésie québécoise demeure un champ de recherche négligé, pour ne pas dire ignoré. En effet, nous avons constaté que le phénomène de la jeune poésie québécoise, tout récent, est en voie d'existence et que, en conséquence, les études s'y rapportant sont succinctes. Nous avons la certitude que notre étude comble en partie, si minime soit-elle, un vide dans l'ensemble des écrits sur la littérature québécoise. Nous formulons le souhait que notre démarche puisse servir de référence aux étudiants et professeurs intéressés à cette nouvelle manifestation. »--Pages 1-4
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/55758 |
Date | 26 April 2024 |
Creators | Genois, André |
Contributors | Pontbriand, Jean-Noël |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 118 feuillets, application/pdf |
Coverage | 20e siècle |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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