La victimisation se caractérise par des gestes abusifs répétés posés par un ou plusieurs agresseurs à l'endroit d'une ou plusieurs personnes. Elle peut prendre une forme manifeste caractérisée par des attaques visibles ou une forme relationnelle visant à exclure ou à isoler la victime. Plusieurs études transversales ont montré une association entre la victimisation et l'anxiété sociale chez les enfants et les adolescents. Des recherches longitudinales indiquent que cette relation est bidirectionnelle chez les enfants et unidirectionnelle chez les adolescents où seule la victimisation prédit l'anxiété sociale. Toutefois, la méthodologie qu'elles ont utilisée n'évalue pas la réciprocité de ces relations d'une manière rigoureuse, car le contrôle de l'effet de stabilité n'est pas adéquat. Aussi, ces études sont basées exclusivement sur une auto-évaluation de la victimisation. Par ailleurs, aucune donnée n'est disponible sur les processus qui amèneraient les adolescents anxieux socialement à être ciblés par les agresseurs. Pourtant, plusieurs des stratégies adaptatives associées à une victimisation fréquente sont aussi identifiées par le modèle de Clark et Wells (1995) comme responsables du maintien de l'anxiété sociale. Cette thèse poursuit donc deux objectifs distincts. D'abord, examiner le sens de la relation entre l'anxiété sociale et la victimisation perçue et observée avec des analyses d'équations structurelles. Ensuite, documenter avec des analyses acheminatoires la capacité de l'agression relationnelle et des variables associées au maintien de l'anxiété sociale à expliquer la relation entre l'anxiété sociale et la victimisation relationnelle et manifeste. Trois cent trois adolescents de la région de Québec participent à cette étude comportant deux temps de mesure échelonnés sur une période de huit mois. Les équations structurelles effectuées ne soutiennent pas la réciprocité de la relation entre l'anxiété sociale et la victimisation. En effet, seule l'anxiété sociale prédit la victimisation perçue. Des analyses acheminatoires. L'anxiété sociale et la victimisation montrent que les cognitions négatives associées à l'anxiété sociale et l'activation physiologique prédisent les comportements sécurisants qui constituent en retour un facteur de risque pour la victimisation. L'agression relationnelle prédispose également les adolescents anxieux socialement à être victimises. Les résultats sont discutés d'après les constats d'études antérieures en psychologie du développement et selon le modèle explicatif du maintien de l'anxiété sociale.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22544 |
Date | 17 April 2018 |
Creators | Grimard, François |
Contributors | Boisvert, Jean-Marie |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | ix, 140 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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