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Poètes durant la guerre : une étude de motifs psychiques dans la langue des soldats, "La Jeune Parque" de Valéry, "Calligrammes" d'Apollinaire

L’étude de locutions de soldats, de La Jeune Parque de Valéry et de Calligrammes de Apollinaire manifeste une variété de fonctionnements psychiques durant la Première Guerre mondiale. La lecture utilise les instruments d’intelligibilité de la psychologie collective proposés par Freud. Collecté par Gaston Esnault, Le poilu tel qu’il se parle révèle les inventions des soldats pour supporter la guerre et la dénoncer. Le régime de terreur n’empêcha pas les soldats de fonctionner en collectifs démocratiques. Le réalisme et la décence de locutions en témoignent malgré l’horreur ou la détresse vécues : compromis entre la violence et sa dénonciation par l’humour. Paul Valéry a participé à l’idéologie patriotique : La Jeune Parque présenta aux classes sociales dominantes un miroir. La censure collective a refusé d’entendre la présence de la guerre dans ce poème. Certains mots, images suggérées, indices figurent la sujétion de Valéry au régime dominant. La lecture de vers en regard des événements éclaire des phrases obscures. Le référentiel de l’Antiquité masque la guerre. Dans Calligrammes, Apollinaire dit à ses lecteurs sa mélancolie, à l’œuvre dès avant son engagement dans la guerre, amplifiée au fur et à mesure qu’il agit la guerre, en revient blessé, puis se dégage des identifications collectives. Une lecture attentive du poème Il y a révèle sa fonction dans le recueil : un calligramme issu de la guerre et adressé à la femme aimée, figurant la guerre dans son horreur et ses angoisses. Apollinaire dénonce la censure collective. La langue commune offre aux locuteurs, même en temps de guerre, la possibilité de fonctionner en régime démocratique. / The study of the sayings of soldiers, of La Jeune Parque by Paul Valéry, and Calligrammes by Guillaume Apollinaire demonstrates a variety of psychic functions during the First World War. The readings use the tools of the intelligibility of collective psychology put forward by Freud. Collected by Gaston Esnault, Le poilu tel qu'il se parle reveals the creative ways in which ordinary soldiers contrived to bear and denounce the war. The regime of terror imposed did not stop the troops functioning, wherever possible, in democratic collectives. The realism, the decency of certain sayings testifies to this, despite the horror and distress the troops experienced. Certain sayings remain coarse and constitute a compromise between violence and its denunciation by humour. Paul Valéry participated in the patriotic ideology : La Jeune Parque presented a mirror to the dominant social classes. Collective censorship has refused to see the presence of the war in this poem. Certain words, implicit images, sometimes clues reveal Valéry's subjection to the collective dominant regime. The reading of verses in light of events clarifies obscure phrases. The classical frame of reference masks the contemporary war. In Calligrammes, Apollinaire tells his readers of his melancholy, already present even before his engagement in the war, and which has been amplified proportionately by his participation in the war, coming back wounded, then disengaging himself from collective identifications. A close reading of the poem Il y a reveals its function in the collection : a 'calligramme' born of the war and addressed to the beloved, featuring the horror and anguish of the war. Apollinaire denounces collective censorship. Everyday language offers its speakers, even in wartime, the possibility of functioning in a democratic process.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012BRES0045
Date18 December 2012
CreatorsBouillon, Yves-Marie
ContributorsBrest, Bompard-Porte, Michèle
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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