Rédigé sous la direction de Michèle Garneau, le mémoire porte sur l’intégration du bruit en
musique, de la révolution romantique au noise rock, pensée à travers la notion de « régime
esthétique » théorisée par Jacques Rancière : mode d’expérience particulier selon lequel la
pensée occidentale identifierait, depuis environ deux siècles, ce qui fait ou non oeuvre d’art. En
opposition avec la poétique aristotélicienne et ses solides hiérarchies, qui façonnent le goût
dominant de l’Antiquité aux Lumières, le nouveau paradigme reposerait sur la réconciliation
des contraires : le noble et le vulgaire, l’actif et le passif, le conscient et l’inconscient etc. Ce
processus d’indifférenciation est au coeur de notre réflexion. Seulement, là où Rancière
privilégie la littérature, le cinéma et les beaux-arts, nous proposons de nous intéresser à la
musique : aux pratiques et aux discours qui, depuis le romantisme, brouillent ses définitions et
la font glisser vers le bruit. Un projet qui nous conduira du « tout parle » de Novalis au « tout
ce que nous faisons est de la musique » de John Cage, de l’« harmonie des contraires » de Victor
Hugo à la « totalité » rock de Richard Meltzer, de la « négation de l’idéal » de Gustave Courbet
au refus radical de la no wave. / Written under the supervision of Michèle Garneau, this master’s thesis discusses the integration of noise in music, from the Romantic revolution up to the advent of post-punk, seen through the notion of "aesthetic regime" theorised by Jacques Rancière : a particular mode of experience according to which the Western thought would identify, since about two centuries, what makes or doesn’t make art. In opposition with the Aristotelian poetics and its solid hierarchies, which shape the dominant taste from the Ancient Greece up to the Enlightenment, the new paradigm is said to be based on the reconciliation of the contraries : the noble and the vulgar, the active and the passive, the conscious and the unconscious, etc. This process of indifferentiation is at the core of our work. Only, where Rancière favours literature, cinema and the fine arts, we propose to concentrate on music : on the practices and the discourses that, since the Romantic era, blur his definitions and make it slip into noise. A project that will take us from Novalis’ "everything speaks" to John Cage’s "everything we do is music", from Victor Hugo’s "harmony of the contraries" to Richard Meltzer’s rock "totality", from Gustave Courbet’s "negation of the ideal" to no wave’s radical refusal
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18744 |
Date | 08 1900 |
Creators | Frappier, Daniel |
Contributors | Garneau, Michèle |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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