Return to search

Les enfants de Caïn : la complexité du meurtre dans l’œuvre d’Honoré de Balzac

Lʼœuvre littéraire dʼHonoré de Balzac témoigne dʼune profonde connaissance du
système judiciaire et dʼune grande réflexion à son sujet. La violence et le crime,
certainement pas les côtés les plus reluisants de lʼHomme, font tout de même partie
intégrante de la société. Puisque Balzac a lʼambition de montrer la nature humaine telle
quʼelle est, il consent à peindre le meurtre sans euphémismes. Loin de rejeter entièrement
lʼesthétique romantique sanglante, il décrit le crime comme une action fondamentalement
ambivalente, cʼest-à-dire, quʼil ne le condamne pas absolument ni ne le défend
ouvertement. Nous retrouvons dans Balzac ce dont très peu dʼécrivains, et encore moins
de philosophes, savent rendre compte : la complexité même de la vie. Lʼengagement
social de Balzac invite à penser sa façon de mettre le meurtre en fiction en rapport au
contexte sociologique et historique de ses œuvres. Dans la réflexion balzacienne sur le
meurtre, quatre thèmes importants reviennent constamment : lʼargent (aspect
économique), la jeunesse, la famille (aspects sociaux) et le remords (aspect moral). La
dimension philosophique de La Comédie humaine justifie, quant à elle, le choix dʼune
lecture également philosophique de lʼœuvre de Balzac. Les meurtres de quatre nouvelles
appartenant aux Études philosophiques (El Verdugo, LʼAuberge rouge, Les Marana et Un
drame au bord de la mer), assurent une pensée multiple sur des thèmes tels que la justice,
le droit, le nom de famille, lʼhonneur, la culpabilité et le glissement dʼune société
ancienne vers une société nouvelle dominée par lʼargent. / The literary work of Honoré de Balzac testifies to a deep knowledge and reflection of the judicial system. Violence and crime, certainly not the brightest sides of humanity, are nevertheless an integral part of society. Since Balzacʼs ambition is to show human nature as it is, he agrees to depict murder without euphemisms. Far from entirely rejecting the bloody romantic aesthetic, he describes crime as a fundamentally ambivalent action, meaning that he neither absolutely condemns it nor openly defends it. We find in Balzac what very few writers, and even fewer philosophers, can account for : the very complexity of life itself. Balzacʼs social commitment invites us to think about his way of putting murder in fiction in relation to the sociological and historical context of his works. In Balzacʼs reflections on murder, four important themes constantly recur : money (economic aspect), youth, family (social aspects) and remorse (moral aspect). The philosophical dimension of La Comédie humaine justifies the choice of an equally philosophical reading of Balzacʼs work. The murders of four short stories belonging to the Études philosophiques (El Verdugo, LʼAuberge rouge, Les Marana and Un drame au bord de la mer), ensure a multiple reflection on themes such as justice, law, family name, honour, guilt and the shift from an old society to a new money-dominated society.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26038
Date08 1900
CreatorsRoy, Julien
ContributorsVachon, Stéphane
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

Page generated in 0.0024 seconds