Le terme « céladon » désigne à lui seul trois éléments différents : d’abord héros de fiction issu de « L’Astrée » d’Honoré d’Urfé, puis, par extension, nom de couleur en Europe désignant une nuance de vert pâle ; finalement porcelaine chinoise créée durant au Ier Millénaire avant J.-C dont l’émail revêt des nuances bleu-vert, le céladon questionne autant sur son identité chromatique que ses sources de références. En effet, trouble et peut-être inclassable, le céladon est désigné, en Chine, par le terme qīng cí qui signifie « porcelaine verte ou bleue ». La présente étude se propose d’étudier le céladon à travers un double regard. D’une part, un point de vue occidental notamment avec la question de la nomination et, d’autre part, à travers une perception extrême-orientale où il est question de comprendre une pratique archaïque dont les fondements poétiques sont nourris par des imaginaires particuliers (jade, bronze). Toute la complexité du céladon réside ainsi dans ce pouvoir d’ubiquité qui lui a été involontairement conféré. La notion de fictionnalisation apparaît ainsi d’elle-même. Ce sont en effet les usages de l’objet lui-même, de sa couleur mais aussi de son nom qui vont engendrer de multiples imaginaires, de multiples fictions. D’une région du monde à l’autre, la perception diffère participant toujours plus à faire du céladon un objet insaisissable. Comment des imaginaires peuvent-ils nourrir la création dans le domaine des couleurs en céramique ? Comment réutiliser un savoir-faire sans en dénaturer les fondements ? Comment innover à partir d’une pratique archaïque ? / The term “celadon” refers to three definitions. First, it is a hero of a french fiction, “L’Astrée” written by Honoré d’Urfé. Then and by extension, it becomes a color name in Europe and it indicates a shade of pale green. But, finally, it makes mainly reference to one special Chinese porcelain created during the First Millennium (1250 before J.-C) which gets a blue-green glaze. Celadon questions so much about its chromatic identity that its reference sources. Indeed, shady and maybe unclassifiable, celadon is designated, in China, by the words “qing ci” which mean “green or blue porcelain”. Consequently, this research is done through a double look. On one hand, an occidental point of view question the naming, then Far East Asian perception where it is about to understand an archaic practice the poetic foundations of which are fed by specific imaginary (jade, bronze). All the complexity of the celadon so lives in this power of ubiquity which was involuntarily conferred on him. The notion of fictionnalisation so appears by itself. It is indeed the uses of the very object, of its color but also its name that are going to engender multiple imagination, multiple fictions. Of a region from the world to the other one, the perception differs always participating more to make of the celadon as an imperceptible object. How can imagination feed the creation in the field of the ceramic colors? How to reuse a know-how without distorting foundations? How can we innovate from an archaic practice?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014TOU20101 |
Date | 24 November 2014 |
Creators | Ling, Lucie |
Contributors | Toulouse 2, Lecerf, Guy |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds