Résumé : Introduction: En centre d'hébergement de soins longue durée (CHSLD), la prévalence de la douleur est élevée et le plus haut taux se trouve chez les personnes âgées (PA) incapables de communiquer. Malgré qu’il existe plusieurs outils observationnels validés de la douleur chez cette population, la douleur n’est pas évaluée périodiquement. Elle est évaluée subjectivement par une évaluation interdisciplinaire (El) qui est une méthode collaborative afin de déterminer la présence/absence de douleur. Toutefois, cette méthode comporte un risque de sous-évaluation. Le but de cette étude est de déterminer la concordance entre l’EI et l’évaluation de la douleur obtenue par deux outils d'évaluation validés pour des PA avec démence. Méthodes: Une population de 59 PA incapables de communiquer verbalement en raison d'un déficit cognitif sévère a été recrutée en CHSLD à Sherbrooke. Les comportements douloureux des 59 PA ont été évalués en utilisant deux outils validés : le Pain Assessment Checklist for Seniors with Limited Ability to Communicate (PACSLAC) et le Pain Assessment in Advanced Dementia (PAINAD). Simultanément, deux évaluateurs indépendants ont évalué la présence de douleur durant un transfert lit-fauteuil ou une mobilisation au lit. Leurs résultats ont été comparés à ceux de l’EI sur la présence/absence de douleur durant les transferts/mobilisations ainsi qu’à l’estimation de l’intensité de douleur sur une échelle numérique (0-10) pour ces mêmes activités. Résultats: Une forte corrélation a été identifiée entre les deux outils (r = 0,79 [95 %, IC: 0,65-0,86]). Toutefois, nous avons observé une faible association entre le PACSLAC et l'EI (r = 0,37 [95 %, IC: 0,09-0,55]), et aucune association entre le PAINAD et l'EI (r = 0,25 [95%, IC: -0,03-0,46]). Lorsque le PACSLAC (considéré comme la mesure de référence) a identifié la présence de comportements douloureux (avec un score seuil de >3/60), l'EI n'a pas été en mesure de détecter cette présence de douleur dans 27 % des cas évalués. Conclusion: Les résultats démontrent que l'EI mène à une sous-estimation de la douleur et soutiennent ainsi l'implantation d'outils validés tels que le PACLSAC ou le PAINAD afin de promouvoir une meilleure gestion de la douleur en CHSLD.|| Abstract: Aim of investigation: The prevalence of chronic pain in long-term care facilities (LTCF) is high and a major proportion being found among older adults unable to communicate. Although there are several validated observational assessment tools for this population, pain in older adults is often not periodically assessed. It is assessed by an interdisciplinary evaluation (IE) which leads to a more subjective assessment. The IE is a collaborative approach where a consensus about the presence of pain is obtained by a subjective agreement of different health care professionals. However, this method shows a possible risk of under-assessment of pain. The aim of this study was to examine the concordance between the results of two validated observational pain tools and an IE for older adults unable to communicate. Methods: In one Sherbrooke LTCF, a population of 59 older adults unable to communicate because of severe cognitive impairment was recruited. For all patients, pain behaviours were assessed using two validated tools, the Pain Assessment Checklist for seniors with Limited Ability to Communicate (PACSLAC) and the Pain Assessment in Advanced Dementia (PAINAD). Assessments were done simultaneously by two trained independent evaluators during a transfer bed to chair or during a mobilisation in bed. Their results were compared to the IE results about presence/absence of pain and with the estimated pain intensity on a numeric scale (0-10) filled for the same activities. Results: The correlation between PACSLAC and PAINAD was high, r= 0.79 (95%, CI: 0.65-0.86). However, we found a weak association between the PACSLAC and the IE (r= 0.37 [95%, CI: 0.09-0.55]), and no association was observed between the PAINAD and the IE (r=0:25[95%, CI: -0.03-0.46]).When the PACSLAC (considered as the reference measure) showed the presence of pain behaviors (with a cut-off score>3/60), the IE was not able to detect the presence of pain in 27% of these cases. Conclusion: These results show that IE leads to under-estimation of pain and supports the implementation of validated tools such as the PACSLAC or the PAINAD, to promote better pain management in LTCF.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6263 |
Date | January 2012 |
Creators | Apinis, Catherine |
Contributors | Tousignant-Laflamme, Yannicke |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Catherine Apinis |
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