Unique élève d’Édouard Manet, Eva Gonzalès (1849-1883) est née dans un foyer bourgeois d’artistes et d’esthètes. Elle fréquente, dès sa plus tendre enfance, les milieux les plus sophistiqués des arts et des lettres grâce à son père, le romancier Emmanuel Gonzalès. Formée par le peintre académique Charles Chaplin, c’est finalement auprès du moderne Édouard Manet qu’Eva Gonzalès se tourne pour parfaire sa formation artistique. À son contact, et au contact des artistes impressionnistes qui l’entourent, l’œuvre de la jeune femme s’ouvre vers l’extérieur, en gardant toujours la figure de sa sœur Jeanne, son modèle privilégié. Eva Gonzalès épouse en 1879 un graveur talentueux et fantaisiste, Henri Guérard, ami de son maître Manet et des peintres-graveurs de la seconde moitié du XIXe siècle. Une complicité artistique naît entre les deux époux. Mais un paradoxe s’opère dans la carrière d’Eva Gonzalès. En dépit de ses toiles à la touche impressionniste, l’artiste préfère suivre la direction qu’elle juge la mieux adaptée à sa nature calme et docile, et rester en retrait de ce groupe. À l’instar de Manet, elle ne participe pas à leurs expositions, préférant diffuser son œuvre par la voie officielle du Salon. La bonne réception de ses toiles se partage donc entre les critiques des journaux conservateurs, qui appuient les choix du jury du Salon, et le soutien des défenseurs de la peinture moderne, elle qui est l’unique élève de Manet, leur chef de file. La visée de ce travail est donc d’étudier la vie et l’œuvre d’Eva Gonzalès en déchiffrant l’ensemble de ce réseau social qui s’est tissé autour de cette personnalité dans la seconde moitié du XIXe siècle. / As known as the only pupil of Édouard Manet, Eva Gonzalès (1849-1883) grew up in an upper middle class family of artists and aesthetes. Thanks to her father, the novelist Emmanuel Gonzalès, she became familiar with the most sophisticated Arts and Literature circles since her earliest childhood. Originally trained by the academic painter Charles Chaplin, it is finally towards the progressive Édouard Manet that Eva Gonzalès turned. Under the influence of the latter and of the impressionist artists who surrounded him, the work of the young woman reached a turning-point, through her depictions of natural sceneries, although keeping the figure of her sister Jeanne. In 1879, Eva Gonzalès married Henri Guérard, a talented and fanciful engraver, as well as a friend of her mentor, Manet. An artistic bond arose from their union. Nevertheless, as a paradox in the career of Eva Gonzalès, and in spite of her paintings largely inspired by the impressionist movement, the artist prefered to follow the direction which she considered as the most suitable for her calm nature. Following the example of Manet, she chose to not take part in their exhibitions, preferring to spread her work by the official way of the Salon. The appreciation of her paintings came thus from both sides: on one side from the critics of the conservative newspapers which supported the choices of the jury of the Salon, and on the other side from the defenders of modern painting who were seeing in her the only pupil of Manet, their leader. The aim of this work is to study Eva Gonzalès’ life and work by analysing this wide social network that surrounded this personality in the second half of the 19th century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016DIJOL026 |
Date | 09 December 2016 |
Creators | Maraszak, Julie |
Contributors | Dijon, Tillier, Bertrand |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.101 seconds