Ce travail analyse sous différentes approches la pauvreté au Sénégal en s’appuyant notamment sur les données fournies par les deux dernières enquêtes auprès des ménages (ESAM 2-2002 et ESPS-2006) réalisées par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie en partenariat avec la Banque mondiale.Dans l’analyse de la pauvreté monétaire, nous faisons apparaître des différences importantes en termes de seuils de pauvreté dans les régions avec aux extrêmes la région Dakar 923,55 F CFA (1,40 €) et Tambacounda 515,70 F CFA (0,78€), ce qui suggère le peu de pertinence quant à l’utilisation d’un seuil établi au seul niveau national. Sur la base de ces seuils, les indices de pauvreté issus de la formule générique de Foster, Greer et Thorbecke (FGT) dévoilent une baisse du taux de pauvreté entre 2002 et 2006 de 57,1% à 50,8%, soit de 6,9 point dans l’ensemble du pays et un écart à la ligne de pauvreté passant de 18% à 16,4%. Cette baisse est particulièrement observée dans les régions de Dakar, Diourbel, Kaolack, Saint-Louis et Thiès. Au niveau départemental, les taux de pauvreté montrent une concentration importante dans les zones rurales et l’existence de poches de pauvreté enclavées dans les zones urbaines. L’estimation d’un modèle économétrique spatial met en évidence les facteurs socioéconomiques susceptibles d’expliquer les différences interdépartementales de taux de pauvreté constatées en 2006, notamment le degré de développement économique des territoires (urbanisation, emploi) ainsi que les comportements des ménages liés au niveau d’infrastructures (d’éducation, de santé et de fécondité).Par ailleurs, nous proposons un modèle dichotomique à partir duquel il est possible de mettre en évidence les déterminants de la pauvreté monétaire des chefs de ménage. Les résultats montrent que les femmes chefs de ménage ne sont pas la couche la plus pauvre. De manière générale, les disparités de pauvreté manifestes entre milieux urbain et rural sont largement corrélées à des handicapes en matière de d’éducation et à l’inégal accès aux moyens d’information et de communication.Nous abordons une analyse multidimensionnelle de la pauvreté au Sénégal, à travers une estimation des degrés de privation de certains besoins essentiels des ménages. L’approche par la théorie des ensembles flous utilisée à cet effet suggère que la pauvreté a faiblement diminué : 1 % contre 7 % pour la pauvreté monétaire. Contrairement à l’approche monétaire, la baisse de la pauvreté non monétaire observée concerne d’autres régions comme Kolda et Ziguinchor et les régions de Diourbel et Kaolack connaissent une hausse. L’estimation des indices flous unidimensionnels a permis d’identifier les domaines dans lesquels les ménages affichent le degré de privation le plus important : la qualité du logement, le niveau d'instruction et les moyens d’information et de communication, au-delà du revenu.Les profils de pauvreté monétaire aussi bien que multidimensionnelle sont d’excellents outils pour cibler les groupes les plus nécessiteux de la population. En revanche, ces outils restent muets sur la perception de ces pauvres quant à leur propre situation socioéconomique. En ce sens, une analyse économétrique des facteurs déterminants de la pauvreté ressentie au Sénégal en 2006 fait apparaître l’importance de certaines dimensions non économiques (exclusion sociale, culturelle et manque de concertation des intéressés sur les politiques de développement et de lutte cotre la pauvreté). / This paper analyzes different approaches in poverty in Senegal, relying in particular on data provided by the last two household surveys (ESPS-2-2002 and ESAM 2006) conducted by the National Agency of Statistics and Demography in partnership with the World Bank.In the analysis of monetary poverty, we reveal important differences in terms of poverty lines in regions with at extremes, Dakar 923,55 F CFA (1,40 €) and Tambacounda 515,70 FCFA (0,78€), suggesting little relevance to the use of a threshold at national level alone. On basis of these thresholds, the indices of poverty stemming from the Foster's generic formula, to Greer and Thorbecke (FGT) reveal a reduction in the rate of poverty between 2002 and 2006 from the 57.1 % to 50.8 %, that is 6.9 in the whole of country and a gap in the poverty's line passing from 18 % to 16,4 %. This decline is particularly observed in the regions of Dakar, Diourbel, Kaolack, Saint-Louis and Thies. At the departmental level, poverty rates show a significant concentration in rural areas and the existence of pockets of poverty enclaved in urban areas. The estimation of a spatial econometric model highlights the socioeconomic factors that may explain the interdepartmental differences in poverty rates observed in 2006, including the level of regional economic development (urbanization, employment) and household behavior related at infrastructure (education, health and fertility). Furthermore, we propose a dichotomous model from which it is possible to identify the determinants of income poverty of household heads. The results show that female-headed households are not the poorest layer. In general way, differences of poverty apparent between urban and rural areas are largely correlated with disabilities in terms of education and unequal access to information and communication resources.We are entering a multidimensional analysis of poverty in Senegal, through an estimate of the degree of deprivation of some basic household needs. The approach by the theory of fuzzy sets used for this purpose shows that poverty declined slightly: 1% against 7% for monetary poverty. Unlike the monetary approach, the observed decrease from non-monetary poverty affects other regions as Kolda and Ziguinchor and Kaolack and Diourbel saw an increase. The estimation of one-dimensional fuzzy indexes allowed identifying the domains in which the households post the degree of largest deprivation: the quality of housing, education and information and communication technologies, beyond income.The profiles of monetary poverty as well as multidimensional are excellent tools to target the most destitute groups of the population. However, these tools remain dumb on the perception of these poor people as for their own socioeconomic situation. In this sense, an econometric analysis of the determinants of poverty felt in Senegal in 2006 brings up the importance of certain non-economic dimensions (social exclusion, cultural and lack of consultation of stakeholders on policy development and cutter fight poverty).
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014TOUL2001 |
Date | 30 January 2014 |
Creators | Sy, Ibrahima |
Contributors | Toulon, Catin, Maurice |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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