Depuis le printemps 2019, une campagne de sensibilisation aux enjeux de santé psychologique est déployée sur le campus de l’Université de Montréal. À l’instar de cette campagne, de nombreuses initiatives sont lancées au travers de la province pour enrayer la stigmatisation de la maladie mentale. Ainsi, un nouveau Discours, positif et anti-stigmatisant tente de s’imposer face au Discours stigmatisant ancré dans la société. Par Discours, il faut comprendre un ensemble discursif qui reprend des idéologies et les significations de phénomènes ; celui-ci se matérialise dans les mots et les interactions sociales (discours). On assiste à une mise en tension du sens que l’on donne de la maladie mentale.
En s’appuyant sur la théorie de l’étiquetage, ce mémoire a pour objectif de comprendre la tension entre ces deux Discours dans les paroles (le discours) et attitudes des Québécoises et Québécois. La problématique se pose autour des étudiantes et étudiants universitaires du fait de leur tranche d’âge hybride (sortie de l’adolescence et entrée dans l’âge adulte) où la tolérance sociale de la maladie mentale bascule de l’indulgence pour les enfants atteints à une stigmatisation pour les adultes atteints. À cette fin, cette étude a mené des groupes de discussion avec des étudiantes et étudiants d’universités québécoises qui ont vécu une expérience personnelle de la maladie mentale afin de dépeindre leur perception et leur expérience de cette tension discursive dans leurs relations interpersonnelles. Une analyste thématique des transcriptions de ces discussions a été effectuée. Les principaux résultats montrent que pour les participants, il subsiste des traces du Discours stigmatisant dans les paroles des personnes qui les entourent. À des niveaux plus ou moins élevés suivant les personnes de l’entourage, ces traces s’accompagnent d’un éloignement social. Un éloignement qui s’opère en double dynamique et souligne la capacité des personnes souffrant de maladie mentale à interagir dans un nouveau groupe social. / Beginning in the spring of 2019, an awareness campaign on mental health issues has been deployed on the campus of the Université de Montréal. Many similar initiatives have been launched across the province of Quebec that aim to eliminate the stigma of mental illness. Thus, a new, positive and anti-stigmatizing Discourse is challenging the deep-rooted Discourse that stigmatizes mental illness in society. By Discourse, it is necessary to understand a discursive whole that takes up ideologies and the meanings of phenomena; this is materialized in words and social interactions (discourse). There is thus a growing tension inherent to the very meaning of mental illness.
The purpose of this Master’s thesis is to better understand this tension between these two Discourses in the words and attitudes of Quebecers. The research project focuses on university students because of their hybrid age bracket (leaving adolescence and entering adulthood) where the societal tolerance for mental illness tends to shift from indulgence for children to stigmatization for adults. To this end, focus groups with Quebec university students allowed us to depict their perception of this discursive tension in their interpersonal relationships. The discussion transcripts were thematically analyzed. The main results show the emergence of a dissonant discourse, which mixes stigmatizing and anti-stigmatizing Discourse, and the persistence of stigmatizing Discourse held by people who are socially distant from the sick person. These findings formed the basis of a relational model of how participants experienced the stigma of their mental illness, providing a new perspective on the theory of labelling and stigmatization.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24160 |
Date | 08 1900 |
Creators | Doutrelant, Solène |
Contributors | Fox, Stéphanie |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Page generated in 0.0029 seconds