Les employés de la grande distribution font aujourd’hui face, de manière relativement docile et durable, à des bouleversements majeurs au sein de leur entreprise, tant sur le plan stratégique qu’organisationnel, dans un contexte national de remise en question du régime de croissance de la branche et de forte visibilité sociale des firmes oligopolistiques. Si les contraintes économiques semblent particulièrement peser sur leurs actions, leur consentement n’est pas uniquement composé d’un horizon de contraintes indépassables et accablantes (souffrance, peur du chômage) marquant leur activité. Dans un cadre exigeant l’accumulation illimitée du capital par des moyens formellement pacifiques (Boltanski, Chiapello, 1999) et dans une branche en proie à une crise du régime d’accumulation (Boyer, Durand, 1993), quels sont les ressorts du consentement des salariés ? Notre réflexion s’organise en trois temps: une approche historique revenant sur les orientations (idéologiques, stratégiques et organisationnelles) structurelles du secteur, sur ses spécificités à l'échelle nationale et sur les indices productifs d'une récente rupture; une analyse diachronique des dispositifs matériels et symboliques de médiation des restructurations à l'échelle institutionnelle et organisationnelle; et étude du travail quotidien au sein des grandes surfaces, entre trajectoire sociale, parcours professionnel et configuration des magasins. Elle met en exergue un consentement spécifique aux salariés de la grande distribution. Ce dernier repose en effet sur un processus d’installation dans les services, au sein d’une organisation à la fois de plus en plus ouverte au public (place du client dans l’organisation) et de plus en plus isolée du pouvoir stratégique (centralisation des décisions, de la conception). / In a context questioning the growth regime and exposing the oligopolistic retail capital to a high social visibility, retail employees seem to be relatively docile. They face major strategic and organizational changes in the branch. Within a framework requiring the unlimited accumulation of the capital by formally peaceful means and in a sector facing a crisis of accumulation, how is the consent of the employees organized? After a historical approach reconsidering on the structural character of the ideological, strategic and organisational orientations of the sector, this thesis underlines the national specificities and the productive indices of recent ruptures. Then a diachronic analysis of the institutional and organisational means of production highlights the development of material and symbolical systems of mediation of the productive restructurings. Then, combining an ethnographic approach observing the daily work, the study of social trajectories, professional paths and configurations of the retail stores, this thesis highlights a specific form of employees consent. The servicization is based on a process of incorporation in the unskilled jobs of the services. Retail stores tend to be at the same time increasingly opened to the public (place of the customer in the organization and in the production of the service) and isolated from the strategic power (decisions and design centralization).
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012EVRY0040 |
Date | 07 December 2012 |
Creators | Hocquelet, Mathieu |
Contributors | Evry-Val d'Essonne, Durand, Jean-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, StillImage |
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