Cette étude menée au Québec porte sur l'entrée dans l'écrit d'élèves hispanophones (n=25) scolarisés en français langue de scolarisation en 1re année en Outaouais. Notre objectif principal était de concevoir et de mettre à l'essai un programme de littérature de jeunesse bilingue (français-espagnol) visant l'exploration de l'entrée dans l'écrit par la reconnaissance de la langue d'origine et de mesurer les effets d'un tel programme sur les différents acteurs impliqués. Pour mieux appréhender le développement de l'écrit chez les élèves de notre étude, nous avons mis en relation les facteurs cognitivo-langagiers et socioaffectifs avec certains aspects de notre programme de littérature. Pour mesurer l'effet du programme sur les différents acteurs impliqués, nous avons porté une attention particulière sur les pratiques pédagogiques des enseignants, sur la place qu'occupent les langues d'origine et sur le recours à la littérature de jeunesse en salle de classe. L'exploitation des livres bilingues (n=8) et les activités retenues, conçues en fonction du contexte sociolinguistique de la recherche, se sont tenues sur une période de huit semaines, tant à la maison avec les parents qu'à l'école avec l'enseignant. En concomitance avec ces interventions, la prise de données a été ponctuée à deux moments stratégiques, soit avant et après la mise à l'essai du programme de littérature de jeunesse. Les résultats exploratoires montrent que le développement de l'écrit s'est montré plus significatif chez les élèves qui ont participé au programme de littérature de jeunesse. Précisément, à la fin de celui-ci, les élèves du groupe expérimental arrivaient plus facilement à reconnaître des lettres de l'alphabet que les élèves du groupe contrôle et leur conscience phonologique était considérablement supérieure qu'au premier temps de mesure. Le recours à leur langue d'origine figure également parmi les changements observés chez les élèves à la fin du programme. Chez les parents, les résultats obtenus à la suite de la mise à l'essai du programme ne nous permettent pas de décrire un rapprochement avec le milieu scolaire. Toutefois, ils nous permettent de témoigner de certains changements observés dans les pratiques discursives familiales : utilisation plus fréquente de la littérature de jeunesse, autorisation et recours à la langue d'origine dans des activités relatives à l'école, implication plus marquée des parents et de la fratrie dans les occasions de lectures à la maison. Enfin, si notre recherche ne semble pas avoir apporté de changement dans les pratiques pédagogiques des enseignants, elle a toutefois le mérite de combler une importante lacune en contexte de L2 en suscitant certaines prises de conscience qui ont eu une incidence sur la place qu'occupent les langues d'origine en salle de classe.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/45918 |
Date | 05 February 2024 |
Creators | Bastien, Marie-Pier |
Contributors | Fleuret, Carole |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Format | application/pdf |
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