La présente étude vérifie l’existence de relations significatives entre la consommation maternelle pré et postnatale de psychotropes (nicotine, alcool et drogues) et deux dimensions importantes du tempérament de l’enfant âgé entre 0 et 3 ans (Gartstein et Rothbart, 2003), soit la détresse face aux limitations (DL; prédisposition à l’irritabilité, à la frustration et à la colère) et la détresse face à la nouveauté (DN; crainte, peur, inhibition). De plus, elle examine les contributions relatives de la consommation maternelle de psychotropes pré et postnatale au tempérament de l’enfant ainsi que l’effet modérateur potentiel du sexe de l’enfant dans ces relations. L’échantillon comprenait 90 dyades mère-enfant issues d’un projet plus vaste s’intéressant au développement d’enfants nés de jeunes mères considérées à risque sur le plan psychosocial. La consommation maternelle a été évaluée à l’aide de questionnaires à trois reprises, soit à environ cinq mois de grossesse et à environ trois et huit mois suite à l’accouchement. Pour le tempérament, lors des visites à trois et huit mois de vie, la mère a également complété un questionnaire élaboré par Gartstein et Rothbart (2003) qui permet d’évaluer 14 dimensions du tempérament dont celles de détresse face aux limitations et de détresse face à la nouveauté. Diverses analyses statistiques (descriptives, corrélations, tests de comparaison de moyennes et régressions multiples) ont été effectuées afin d’atteindre les objectifs à l’étude. Les résultats ne montrent aucune relation significative entre la consommation pré et postnatale d’alcool et de nicotine et les deux dimensions du tempérament de l’enfant. Cependant, l’exposition in utero à la marijuana durant les premiers mois de grossesse et après l’accouchement est associée positivement à la dimension de crainte (DN) chez l’enfant de trois mois (mais pas à la dimension de colère, DL). De plus, les résultats suggèrent parfois un poids plus important de la présence de consommation prénatale dans l’explication de la DN comparativement à la présence de consommation postnatale et parfois, le contraire. La fréquence de consommation de drogues suggèrent toutefois que la fréquence de consommation prénatale a plus d'importance dans l'explication de la DN chez l'enfant que la fréquence de consommation postnatale. En ce qui concerne la modération par le sexe de l’enfant, les résultats montrent qu’il n’existe pas d’effet modérateur du sexe de l’enfant dans la relation étudiée. Pris dans leur ensemble, les résultats font ressortir la complexité existant dans la relation entre la consommation maternelle et le tempérament du nourrisson. Tant au niveau de la recherche que de la pratique, la présente étude suggère également l’importance d’utiliser des mesures et des interventions différenciées selon le psychotrope utilisé par les mères et le moment de la consommation (pré et/ou postnatal).
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6618 |
Date | January 2015 |
Creators | Monette, Anne-Catherine |
Contributors | Lemelin, Jean-Pascal |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Anne-Catherine Monette, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.5/ca/ |
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