Ce travail porte sur l’inscription de la notion extralinguistique de mouvement dans deux langues typologiquement différentes, et examine l’impact de ces différences sur les premiers développements langagiers. Les travaux récents sur la question montrent en effet qu’il existe des contraintes proprement linguistiques, en plus de contraintes générales liées à l’empreinte particulière qu’apporte la perception de l’espace et du mouvement à la cognition. Notre objectif est d’analyser la place de ces contraintes dans l’acquisition du langage, à partir de suivis longitudinaux d’enfants francophones et anglophones filmés dès les débuts du langage. Nous présentons d’abord plusieurs illustrations des hypothèses sur la précocité du mouvement, repérées dans les premières formes de communication : celles-ci dessinent des liens très précoces entre mouvement et langage, qui ne semblent pas dépendre de la langue adressée à l’enfant. Nous nous penchons ensuite sur l’impact des contraintes proprement linguistiques, que l’expression du déplacement fait apparaître. L’analyse du discours adressé à l’enfant permet de souligner l’importance des contextes de production, et de variations reflétant des choix énonciatifs différents : leur prise en compte atténue les différences inter-langues observées dans la littérature. Cependant, des contrastes plus marqués apparaissent dans les premières expressions du déplacement : ils montrent une prise en compte précoce des contraintes linguistiques. L’analyse de l’expression du déplacement en français révèle aussi une focalisation peut-être excessive de la typologie sémantique sur les valeurs spatiales. Pour montrer que la prise en compte des valeurs non spatiales importe y compris pour l’analyse de l’anglais, nous interrogeons l’articulation des valeurs spatiales et non spatiales dans l’acquisition des premières constructions, à partir d’un des premiers marqueurs utilisés par les enfants anglophones : up. / This dissertation starts from the expression of motion (an extralinguistic notion) in two typologically different languages, and analyses the impact of those differences in early language acquisition. Recent studies have highlighted the importance of linguistic constraints, in addition to general constraints linking our perception of space and motion with general cognitive processes. Our aim is to situate those constraints within a general understanding of first language acquisition: this will be achieved through analyses of longitudinal follow-ups of French and English-speaking children from early communication onwards. We start by isolating and discussing some features of early communication in which the primacy of motion is best illustrated. They are evidence for the existence of early links between motion and language, which do not seem to depend on the characteristics of the language acquired. We then examine the impact of linguistic constraints, as they appear in the expression of location changes. Child-directed speech shows important variations in context, but also in each speaker’s linguistic choices and strategies: cross-linguistic differences thus need to be reconsidered. However, more marked contrasts are seen in how children first express location changes: they are evidence for an early integration of linguistic constraints. Our analyses also underline the overrated status of spatial semantics in typology and cross-linguistic comparisons. In order to show that non spatial meaning matters, we finally question how both spatial and non-spatial semantics are implied in the acquisition of syntactic constructions with one of the first markers used by English-speaking children: up.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010LYO20081 |
Date | 09 December 2010 |
Creators | Rossi, Caroline |
Contributors | Lyon 2, Jisa, Harriet |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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