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Les personnages de médecins et hommes de science dans la littérature narrative de Luigi Capuana : une approche morale / Personaggi medici e scienziati nella narrativa di Luigi Capuana : una questione morale / Doctors and scientists characters in Luigi Capuana's literature : a moral approach

Le XIXème siècle est caractérisé par le progrès de la science et de la médecine: dans une société positiviste qui accorde toute sa confiance à la raison scientifique, la figure du médecin se professionnalise et l'approche thérapeutique change. Cela se reflète dans la littérature qui subit une sorte de «médicalisation».Cette recherche s'attache justement à la volonté de définir le médecin idéal au XIXème siècle à travers la morale médicale, qui plus tard deviendra déontologie, dans une période où les événements historiques, culturels et scientifiques changent profondément l'idée de «bon» et de «méchant».La thèse dresse un catalogue des personnages de médecins dans la production narrative de Capuana dans une taxonomie morale, distinguant les «bons», caractérisés par empathie et professionnalité ; les «méchants», caractérisés par égoïsme et ignorance ; les médecins aux marges, anonymes ou in absentia (à la fonction instrumentale) ; les «savants fous» qui se consacrent à des expériences complètement immorales ; les médecins confesseurs qui utilisent le pouvoir du logos comme une nouvelle approche thérapeutique.Le corpus examiné comprend une partie de la production narrative et romanesque de Capuana entre 1867, date de la publication de sa première nouvelle, Il dottor Cymbalus et 1911, date de la publication du recueil La voluttà di creare.Une partie de la thèse analyse le rôle instrumental du personnage du médecin, en particulier le personnage du Dottor Maggioli, qui apparaît dans plusieurs nouvelles. Il agit dans les textes en tant que médecin narrateur, moteur narratif et plot generator, représentant de la science et de la rationalité, témoin et garant de la vérité, mais surtout alter ego de l'auteur. À travers le Dottor Maggioli, Capuana montre son ouverture par rapport à l'idée de morale: d'un côté il condamne l'immoralité des médecins méchants, de l'autre côté il est attiré, en quelque sorte, par les médecins les plus perfides et les plus diaboliques, qui osent violer les lois de la Nature à travers la science. L'idiosyncrasie entre morale et expérimentalisme se révèle surtout dans les personnages des «savants fous», protagonistes des nouvelles typiquement fantastiques. L'élément fantastique chez Capuana est très particulier par rapport aux romans d'horreur et à la littérature gothique européenne. Le but de Capuana dans ses récits fantastiques n'est pas d'épouvanter le lecteur, mais de lui montrer un autre paradigme de réalité, dans lequel les règles de l'ordo naturalis du monde sont bouleversées, et la rationalité de la science positiviste cède la place aux phénomènes inexplicables, absurdes, et fantastiques. Dans ce monde, la morale change aussi et Capuana trouve un moyen pour justifier les méchancetés de ses personnages. Les expériences sur des cobayes humains (notamment des femmes) n'apparaissent pas aussi diaboliques aux yeux des lecteurs, parce qu'elles sont conçues comme possibles uniquement dans une réalité autre, fantastique.En conclusion dans la production de Capuana les personnages de médecins «bons» sont très rares, alors que les «méchants» sont nombreux, et même les perfides «savants fous» sont en quelque sorte justifiés. En effet la position de Capuana sur la question de la morale dans les sciences n'est pas du tout nette ni constante. Si dans les premières nouvelles, il admet l'expérimentation scientifique au nom du progrès, dans les recueils les plus récents, il aspire à une médecine renouvelée, sur l'exemple de son maître Angelo Camillo De Meis. Cette médecine voit dans la relation médecin-patient une nouvelle approche thérapeutique fondée sur la confiance réciproque et sur l'empathie, mais aussi sur le respect des droits humains et des lois de la Nature. / The 19th century is characterized by the progress of science and medicine: in a positivist society which awards all its trust to scientific reason, the doctor becomes a professional and the therapeutical approach changes. This is also reflected in literature, which undergoes a sort of “medicalization”. Plenty has been written on the relationship between science and literature, the role of literary malaises - most notably neuroses - and on physician-authors; however, one aspect has been neglected by critics: the morality of physician characters in literature. This research focuses on the desire to define the 19th century’s ideal doctor through medical ethics, one which later will become deontology, in a period where historical, cultural and scientific events are profoundly changing the idea of “good” and “evil”.The thesis draws up a catalog of physician characters in Capuana’s narrative work, setting up a moral taxonomy, distinguishing between the “good”, characterized by empathy and professionalism; the “evil”, characterized by selfishness and ignorance; the doctors at margins, anonymous or in absentia (instrumentally); the “mad geniuses” who devote themselves to completely immoral experiments; and the confessor-doctors, who use the power of logos as a new therapeutic approach.The corpus examined here includes part of Capuana’s literary work, between 1867, when his first novel Il dottor Cymbalus was published, and 1911, when the anthology La voluttà di creare was published.Part of this thesis analyses the instrumental role of physician characters, particularly Doctor Maggioli, who appears in many of Capuana’s novels. He acts in the texts as narrator, narrative engine, and plot generator, representing science and rationality, witness and warrantor of truth, but above all, the author’s alter ego. Through Doctor Maggioli, Capuana shows his proclivity towards the idea of morality: on the one hand he condemns the immorality of evil physicians, and on the other he is attracted, in a sense, to the most wicked and diabolical doctors, who dare violate the laws of Nature through science.The idiosyncrasy between morality and experimentation is revealed especially in the “mad genius” characters, protagonists of typically fantastic novels. Fantastic elements in Capuana’s work are very particular when compared to horror novels or Gothic European literature. Capuana’s goal with fantasy is not to frighten his readers, but rather show them another paradigm of reality, one in which the rules of the world’s natural order are upset, and the rationalism of positivist science gives way to unexplainable, absurd, and fantastic phenomena. In this world, ethics have also been upset, and Capuana finds a way to justify the wickedness of his characters. Experiments on human guinea pigs (noticeably women) no longer appear diabolical in the eyes of readers, because they are conceived as possible only in an other, fantastic reality.In conclusion, in Capuana’s work “good” physician characters are quite rare, while “evil” ones are numerous, and even wicked “mad geniuses” are justified in a sense. In fact, Capuana’s position on the subject of morality in sciences is not at all neat nor constant. If in his first novels he allows scientific experimentation in the name of progress, in his more recent anthologies, he aspires for a renewed medicine, following the example of his master, Angelo Camillo De Meis. This medicine sees in the relationship between doctor and patient a new therapeutic approach based on mutual trust and empathy, but also on the respect of human rights and the laws of Nature.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AZUR2033
Date14 December 2018
CreatorsGravina, Valeria
ContributorsCôte d'Azur, Università degli studi di Napoli Federico II, Comoy Fusaro, Edwige, Saccone, Antonio
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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