Cette thèse porte sur l’œuvre littéraire de trois romancières anglaises du XVIIIe siècle : Frances Burney, Ann Radcliffe et Jane Austen. À travers l’analyse de leurs romans, je démontre comment elles ont utilisé ce genre littéraire relativement nouveau, pour aborder les problèmes philosophiques centraux de cette époque. Afin de soutenir que ces écrivaines ont utilisé le roman pour aborder des problèmes philosophiques, je dois démontrer, dans un premier temps, la capacité des œuvres littératires en général à produire un contenu cognitif et à générer des connaissances. Mon propos me conduit ensuite à démontrer comment elles ont contribué significativement à problématiser et explorer ce que j’appelle « Le problème de la Modernité », soit le sentiment d’aliénation produit à l’époque moderne par la séparation entre le sujet humain, le monde et les autres humains. J’expose alors comment ce sentiment d’aliénation est au cœur des romans de Frances Burney, dont les héroïnes, dépossédées de leur identité sociale, errent sans protection, dans un monde hostile. Je démontre également comment les romans gothiques d’Ann Radcliffe, malgré leurs horreurs, offrent un moyen « esthétique » de faire face à cette aliénation. J’explique finalement comment Jane Austen tente de reconstruire le rapport du sujet humain au monde par l’entremise de l’imagination et de la fiction, d’une part, et de notre engagement moral envers autrui, d’autre part. Enfin, l’analyse de leurs œuvres permet de démontrer comment leurs réflexions au sujet de la précarité du sujet moderne rejoint les préoccupations des philosophes avec lesquels ces romancières sont en discussion. / This dissertation looks at the work of three prominent women novelists of the long eighteenth century: Frances Burney, Ann Radcliffe, and Jane Austen. Through a close analysis of their novels, I demonstrate how mid-eighteenth-century to early nineteenth-century British women authors used the novel, a relatively new literary genre, to engage with some of the central philosophical problems of their time. I explore how novels, being works of fiction, contain certain “truths,” notably forms of knowledge about humans and the world, thus serving as important sources of learning. Since the philosophical problems addressed by philosophers in the eighteenth century were numerous, I narrow their scope significantly, focusing on what I call “the modern predicament,” that is, the sentiment of alienation produced by the separation of the human subject from the world and other humans. I demonstrate how this sentiment of alienation is at the core of Frances Burney’s novels, whose heroines, dispossessed of social identity, wander without much protection in a hostile world. I also demonstrate how Ann Radcliffe’s Gothic novels, in spite of their horrors, provide an aesthetic way of coping with personal alienation and imagining a better state of the world. Finally, I show how Jane Austen’s novels suggest ways of reconciling the subject, others, and the world through the literary imagination and mutual sympathy. Most importantly, I show how these women novelists engage with and revise the ideas of modern philosophers.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33376 |
Date | 11 1900 |
Creators | Morais, Marceline |
Contributors | Meek, Heather |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | English |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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